La maison centrale de Conakry a été la cible de l’attaque d’un commando, samedi 4 novembre dernier. Les assaillants ont réussi à exfiltrer le Capitaine Moussa Dadis Camara, le Colonel Tiegboro Camara, le Colonel Claude Pivi et le Colonel Blaise. Depuis, tous se sont retournés dans leurs cellules sauf le Colonel Claude Pivi qui est activement recherché.
Dans une interview accordée à Ndimba Radio et Guinee7.com, ce lundi 6 novembre 2023, Me Jean Baptiste Jocamey Haba, l’un des avocats du capitaine Moussa Dadis Camara, a donné les nouvelles de son client, tout en annonçant une plainte contre les « ravisseurs » de son client. Lisez !
Guinee7.com/Ndimba Radio : Selon vous, votre client a été extirpé de la Maison centrale par un commando, samedi dernier. 48 heures après ces événements comment se porte-t-il ?
Me Jean Baptiste Jocamey Haba : 48h après, je ne l’ai pas vu encore. Aujourd’hui je ne l’ai pas vu. Par contre j’étais avec lui avant-hier jusqu’à environs 20h et je sais que, il a été traumatisé et totalement démoralisé. Il se sentait très mal. Par contre hier vers la journée quand ceux qui doivent lui envoyer son repas m’ont appelé pour demander comment ils feraient pour aller le voir ? J’ai quand-même pu appeler le régisseur à qui j’ai demandé comment les gens pouvaient arriver ? Le régisseur m’a dit qu’ils pourraient venir une fois là-bas qu’ils appellent et qu’il les recevrait sans problème sa nourriture. Ce qui a été fait. Mais le régisseur m’a clairement dit qu’il se sentait bien, qu’il n’avait aucun mal. Ça, je tiens du régisseur que j’ai appelé hier (dimanche).
Pendant l’assaut est-ce que votre client a été blessé ?
Non, pas du tout ! Ce n’est pas du tout la vérité. Parce que je l’ai vu physiquement, il était avec moi physiquement. Je ne l’ai vu avec aucune blessure et il ne m’a dit non plus qu’il était blessé.
Quand vous vous êtes vus avec le capitaine Moussa Dadis Camara, est-ce qu’il vous a dit qui sont ces personnes qui l’ont enlevé de sa cellule ?
Il m’a expliqué tout. Mais une enquête étant déjà ouverte, je me réserve de vous parler de cela pour ne pas compromettre l’enquête.
Alors, vous en tant que membre du pool d’avocats qui défend l’ancien président de la transition de 2009, que comptez-vous faire ?
Déjà c’est de le soutenir dans mon rôle, dans ma responsabilité d’avocat. Une procédure est engagée contre lui et autres par le procureur général, une procédure qui a été confiée au tribunal militaire permanent de Conakry. Déjà, nous devons rester à ses côtés pour l’assister et le soutenir dans cette procédure. Ça c’est la première chose. La deuxième chose nous devrons toujours continuer à le préparer pour le procès du 28 septembre qui ne doit pas s’arrêter. Et rassurez-vous que son veux le plus ardent, c’est que lumière soit faite sur ces événements-là. Et en fin, je compte déposer une plainte pour enlèvement, séquestration et mise en danger de la vie d’autrui les jours qui viennent. J’aurais l’occasion de communiquer très largement sur cette plainte que je vais déposer en son nom et pour son compte. Parce qu’encore une fois, je le dis et je le réitère que mon client, le président Dadis, ne peut pas même dans l’imagination, s’évader. Il a été plutôt enlevé, sa vie a été mise en danger et il faudrait également que lumière soit faite sur ce point-là. En plus des points sur lesquels le procureur général a déjà ordonné des poursuites contre lui et autres.
Parlant du procès des évènements du 28 septembre 2009, à travers une ordonnance, un juge d’instruction du tribunal de première instance de Dixinn a renvoyé six nouvelles personnes devant le tribunal de jugement. Votre commentaire en tant que partie prenante au procès.
Alors, je suis déjà dans une procédure qui a commencé depuis le 28 septembre 2022 et nous sommes en train d’aller tout droit vers la phase de l’audition des témoins parce que nous avons reçu notification de la liste des témoins que le parquet entend citer. Et, si une procédure est engagée dans cette même affaire, cette procédure concerne je crois d’autres personnes que je ne défends pas. Je ne connais pas cette procédure-là. Maintenant, est-ce que ces personnes ont été renvoyées comme vous le dites, oui on a tous appris, maintenant est-ce que ça sera pour devant le même tribunal criminel actuellement ? De manière très légale je ne suis pas sûr que cela soit possible en toute légalité. Mais sur ce point de légalité on pourra peut-être étendre les discussions prochainement.
Entretien réalisé par Bhoye Barry pour Ndimba Radio et Guinee7.com