Censure

TPI de Dixinn : Les ‘‘cours de droit’’ de Makanera agacent le juge

Alhousseiny Makanera Kaké, président du parti FND était à la barre du tribunal de première instance de Dixinn, ce mardi 5 décembre 2023. Il est poursuivi en correctionnel par Dr Ousmane Kaba, président du PADES (parti des Démocrates pour l’espoir) pour « diffamation par voie de presse ».

Ingénieur Télécom de profession, Makanera Kaké, à l’entame du procès a déclaré ne pas reconnaitre les faits qui lui sont reprochés.

Avant d’affirmer avoir « constaté beaucoup de vices de procédure » dans la citation initiée par la partie civile. Ainsi, l’ancien ministre de la Communication s’est transformé en professeur de droit. Pour lui, dans une procédure, le prévenu a « le droit d’être informé, le droit à l’accès au dossier, le droit de comparaître librement.’’

Il a été vite été interrompu par le juge Simakan, en ces termes : « vous n’êtes pas là pour dispenser un cours de droit…Expliquez nous pourquoi vous êtes là. Expliquez votre version des faits par rapport à la diffamation par voie de presse contre  Dr Ousmane Kaba. »

Après ce ‘‘rappel à l’ordre’’, le prévenu a soulevé des exceptions. Car selon lui, la procédure n’a pas a été respectée conformément aux dispositions des articles 134 et 136 de la loi sur la liberté de la presse.

Sur cette exception, l’avocat de la partie civile a laissé entendre que : « le prévenu s’inscrit dans une fuite en avant… Nous ne sommes pas en campagne électorale donc, rejetez cette exception. »

Pour sa part, Mamadou Hady Diallo, le représentant du ministère public, a fait savoir que « les dispositions évoquées par le prévenu sont très pertinentes…il vient de remarquer qu’il n’a pas été cité dans le délai ».

Après plusieurs explications le procureur a demandé au tribunal « de constater que le prévenu n’a pas été cité à temps ».  Et, le juge Ousmane Simakan, après avoir écouté les différentes parties a ‘‘joint au fond les exceptions soulevées et a ordonné l’ouverture des débats ».

Dans son exposé, Makanera Kaké, a finalement reconnu avoir dit dans la presse que Dr Ousmane Kaba, a obtenu un contrat de 330 milliards GNF avec l’Etat. Et c’est avec ça, il a bâti son université.

Face aux questions du procureur, il a reconnu avoir dit que Dr Ousmane Kaba, avant l’obtention du contrat n’avait qu’un seul bâtiment dans on université. « Oui, je le reconnais (…). S’il prouve le contraire, cela veut dire que j’ai menti mais cela ne veut pas dire que j’ai fait une diffamation », a-t-il répondu.

Par procuration, Dr Ousmane Kaba, s’est fait représenter dans le dossier par Dr Bana Mara. Ce dernier a dit au tribunal qu’en 2010, Dr Ousmane Kaba avait plus de 3 bâtiments dans son université. Donc, « C’est faux, on n’a pas reçu un contrat de 330 milliards GNF. Certes, on a eu des contrats, il veut nous accuser de voleurs, de corrompus, (…). Nous demandons le rapport du contrat de 330 milliards », a-t-il lancé.

Au terme d’un long débat, le juge a renvoyé l’audience au 19 décembre prochain pour la communication du contrat de 330 milliards GNF par le prévenu ; la communication par Djoma média de l’émission où Makanera Kaké a tenu ces propos,  et la communication des documents qui justifient que Dr Ousmane Kaba, avait plus d’un bâtiment avant 2010 par la partie civile.

Bhoye Barry pour guinee7.com

 

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