Dans un scénario digne des plus sombres intrigues, les autorités guinéennes ont une fois de plus frappé, cette fois en ciblant la liberté d’expression. Après avoir étouffé les voix dissidentes sur les ondes radio et muselé les réseaux sociaux, elles ont décidé d’élargir leur censure en demandant à Canal Plus et Star Times de retirer les principales radios et chaînes de télévision indépendantes de leur bouquet.
Le motif invoqué ? Une prétendue menace à la sécurité nationale. Pourtant, ces autorités semblent avoir oublié une règle fondamentale de toute bonne argumentation : présenter au moins un début de preuve. Mais, après tout, en avaient-elles besoin lorsque l’objectif inavoué est de réduire au silence les voix dérangeantes ?
Il est intéressant de constater que les canaux médiatiques visés sont précisément ceux qui attirent un large public sur les bouquets mentionnés. On pourrait presque croire que le simple fait de dominer les audiences médiatiques est devenu un crime de lèse-majesté, voire une menace imminente pour la sécurité nationale.
La comédie ne s’arrête pas là. En cherchant à discréditer la radio Ndimba, les autorités ont sorti de leur manche habituelle un prétexte précipité : le non-paiement de la redevance 2023. Une accusation facilement réfutable, car ladite radio a bien réglé cette redevance, comme l’ont confirmé les reçus dûment signés. Une nouvelle tentative désespérée pour faire taire une voix indépendante ?
Il est indéniable que le paysage médiatique guinéen est plongé dans une ambiance digne d’un mauvais scénario de film, où la censure et la mauvaise foi occupent le cœur de l’intrigue. Cette escalade dans la répression de la liberté d’expression soulève des questions cruciales sur le respect des droits fondamentaux et la démocratie dans le pays. Espérons que cette pièce tragique puisse trouver une issue plus favorable pour la liberté de la presse et le droit à l’information.
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com