Censure

Cocaïne saisie à Conakry. Plusieurs officiers de la gendarmerie et de la police jugés

Le 15 janvier 2021 lors d’une opération menée dans une villa au quartier Nongo en haute banlieue de Conakry, la Brigade anti-criminalité (BAC) N°10 de Sonfonia, avait saisi 19 sacs de cocaïne. Les enquêtes qui ont suivi cette opération ont permis de mettre la main sur plusieurs personnes mais aussi des officiers de la gendarmerie et de la police. Certains parmi eux relevaient de l’unité qui a mené l’opération.

Près de trois ans après les faits, le procès s’est ouvert ce lundi 8 janvier 2024 au tribunal de première instance de Dixinn. Ils sont 12 personnes (civile, gendarme et policier) dans le box des accusés. Les faits articulés contre elles, sont : « Importation, transport international de drogue à haut risque des tableaux 1 et 2, recel et complicité. »

Dès après la lecture de l’ordonnance de renvoi devant le tribunal de jugement, Me Sidiki Bérété, un des avocats de la défense a soulevé une exception. Selon lui, pour que les officiers qui se trouvent dans le box des accusés comparaissent devant ce tribunal, il faut un acte du ministre de la Défense ; en conséquence, il demande l’annulation de la procédure.

Une exception rejetée par le ministère public qui argue que ‘‘même si les accusés étaient en liberté ils devraient se constituer prisonniers au plus tard à la veille de l’ouverture de l’audience’’.

Dans la foulée, un autre avocat a demandé une mise en liberté pour son client avant de généraliser la demande pour tous les accusés. Une demande dont s’est opposée le parquet.

Le juge Amadou Sy, après avoir écouté les différentes parties a rejeté la demande de mise en liberté et a renvoyé le dossier en huitaine pour décision sur l’exception soulevée.

Après le renvoi de l’audience, Me Bernard Saa Dissi Milimouno, un des avocats de la défense s’est exprimé. « Pour nous ce qui est important c’est le début du procès aujourd’hui. Rappelez-vous que depuis trois ans nos clients sont en privation de liberté. Il y a eu une ordonnance de renvoi on est venu à ce tribunal malheureusement il y avait une anomalie. Il y avait deux inculpés qui avaient bénéficié d’un non-lieu mais le juge d’instruction n’avait pas ordonné leur mise en liberté. Donc, quand la mise en liberté avait été demandée par leurs avocats à l’audience, le juge a préféré ordonner un supplément d’information. Il a laissé le juge d’instruction se prononcer sur leur liberté. Quand ce juge a pris sa décision il y a eu un recours du parquet, finalement arrivé devant la chambre de contrôle de l’instruction, la chambre de contrôle de l’instruction a prononcé l’annulation de l’ensemble de la procédure. Cela fait que nos clients sont en détention depuis trois ans maintenant, nous sommes pressés d’aller au fond dans ce dossier si toutefois le tribunal ne suit pas la partie de la défense qui a soulevé l’annulation de la procédure », a-t-il expliqué.

Bhoye Barry pour guinee7.com

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