Dans notre éditorial, mardi, nous avons écrit que le futur gouvernement de la Transition, qu’il soit composé essentiellement de politiques ou de technocrates, son objectif ultime est de prolonger cette Transition beaucoup plus longtemps que prévu.
Dans son édition du même jour, Africa Intelligence confirme notre analyse et révèle des négociations sécrètes du lobby de Mamadi Doumbouya de Paris à Berlin pour prolonger la transition.
Selon le quotidien du continent, le général au pouvoir à Conakry, a envoyé Idi Amin, son ministre de la Défense, en décembre dernier à Paris pour négocier une prolongation de la durée de la transition. Paris, paraît-il, n’a pas objecté, mais a gentiment suggéré à la junte de discuter avec la CEDEAO, l’organisation sous-régionale. D’autres états occidentaux auraient été consultés pour le même but par Dansa Kourouma.
Mais attendez une seconde, où sont passés les Guinéens dans tout ça ?
Pendant que les émissaires du patron du CNRD sirotaient des cafés des capitales occidentales et discutaient de leurs plans pour étendre leur pouvoir, les citoyens ordinaires de la Guinée se retrouvaient plongés dans les ténèbres de l’oppression. Internet coupé, électricité rationnée, médias muselés, et les denrées de première nécessité se transformant en luxes inabordables, voilà la réalité que vivent les Guinéens au quotidien.
Alors que la junte semble déterminée à prolonger son séjour au pouvoir, les Guinéens se posent légitimement la question : au nom de quoi devraient-ils supporter cette farce prolongée ? Les militaires, plutôt que de séduire leur propre peuple, semblent préférer leur imposer le pire moment de leur vie. Les voix dissidentes sont réprimées, les syndicalistes jetés en prison, et le rêve d’une Guinée démocratique et prospère s’éloigne chaque jour un peu plus.
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com