Depuis que le Général Mamadi Doumbouya a décidé, lundi dernier, de dissoudre le gouvernement Goumou avec la grâce d’un bulldozer dans une porcelaine, les anciens ministres semblent avoir découvert une nouvelle compétence : la gratitude sélective. Alors que leurs comptes bancaires sont gelés plus fermement que ceux des ministres du gouvernement Kassory, et qu’ils ont été débarqués de leurs voitures de luxe plus brusquement qu’un passager ivre dans un taxi, ces ex-ministres se démènent pour exprimer leur ‘‘reconnaissance’’ envers le chef de la junte.
Certains observateurs se demandent : est-ce par peur d’une cellule de prison devenir leur nouvelle résidence, ou bien tentent-ils désespérément de charmer le général Doumbouya dans l’espoir d’un recyclage dans le prochain gouvernement ? Après tout, il est peu probable qu’ils affichent fièrement sur leur CV qu’ils ont servi dans ce gouvernement humilié, traité comme un vulgaire pickpocket de Madina.
Entre les lignes de leurs déclarations de ‘‘gratitude’’, on pourrait presque entendre le bruit sourd des ministres se précipitant pour être les premiers à offrir des bouquets de louanges au chef de la junte, espérant qu’il soit aussi généreux envers eux que son régime ne l’a été envers…la démocratie !
Une chose est sûre : le spectacle de la politique made in Guinea n’a jamais été aussi divertissant, même si la population reste en retrait, se demandant si un jour elle sera laissée entrer dans le cirque ou si elle restera condamnée à regarder depuis les gradins, avec une réserve de Takoula noun kansi et un mélange d’amertume.
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com