Le Comité national pour le rassemblement et le développement (CNRD) semble naviguer entre les écueils des lobbys et les méfiances envers les politiques. Mamadi Doumbouya, en tête, semble avoir du mal à trouver sa voie dans ce marais politico-militaire.
Les groupes de pression, habitués à tirer les ficelles dans l’ombre, voudraient que le prochain gouvernement soit de ‘‘consensus’’ c’est-à-dire essentiellement composé d’hommes politiques et d’acteurs de la société civile. Mais voilà. L’expérience du Général avec certains d’entre eux -suivez mon regard-, qu’il qualifie de louvoyants et sournois, ne lui laisse que des impressions amères. Ne confessait-il pas à la tribune des Nations Unies que ‘‘tout ce à quoi je fais face dépasse toute imagination. Ce sont les mêmes qui professent la démocratie, la transparence, la bonne gouvernance, qui dénoncent la corruption, qui dictent les règles. C’est eux qui en off, très discrètement et sournoisement redoublent de pression pour nous faire céder notre patrimoine dans des contrats léonins’’ ?
Déjà débarrassé du gouvernement Goumou, accusé de tous les maux y compris ceux des cieux, les militaires au pouvoir semblent maintenant vouloir composer un gouvernement sur mesure. Un mélange subtil de militaires aguerris et de technocrates brillants, le tout saupoudré d’une dose de pragmatisme militaire. Car après tout, pourquoi laisser les civils s’embourber dans les méandres du pouvoir quand les hommes en uniforme qui ‘‘sont allés à la mort’’ peuvent prendre les choses en main ?
De toute façon les observateurs avertis voient déjà poindre au loin la prolongation de la Transition, comme une ombre menaçante planant sur le destin de la Guinée.
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com