Le 13 février 2024, une correspondance émanant du Premier ministre Bernard Goumou reprochait à son ministre de la Justice d’avoir initié un grand nombre d’enquêtes visant des fonctionnaires pour leur gestion de l’argent public. Charles Wright lui a répondu dans une lettre de quatre pages, révélant ainsi des échanges houleux au sein du gouvernement de transition. Ces discordes ne sont pas nouvelles, car dès avril 2013, le très bouillant ministre de la Justice dénonçait des interférences de la Primature dans les procédures judiciaires, violant ainsi le principe d’indépendance judiciaire. Ces correspondances officielles ont suscité un large débat en Guinée, tant dans les médias que sur les réseaux sociaux.
Le 19 février 2024, confronté à des troubles persistants dans un contexte de crise politique profonde et de tensions sociales croissantes, le président de la transition, Mamadi Doumbouya, prenait une décision radicale en renvoyant l’ensemble des ministres.
Le 27 février 2024, dans un effort pour restaurer la stabilité, Mamadi Doumbouya a choisi Amadou Oury Bah, plus connu sous le diminutif Bah Oury, comme Premier ministre chef du gouvernement. Bah Oury, une figure bien connue des Guinéens, est un ancien ministre de la réconciliation nationale, ancien banquier, auteur de nombreux ouvrages et écrits sur la Guinée, diplômé en Analyse fonctionnelle de mathématiques de l’Université Pierre et Marie Curie en France. Il a également été l’un des fondateurs de l’Organisation Guinéenne des droits de l’homme et de l’actuel plus grand parti politique guinéen, l’Union des Forces Démocratiques de Guinée.
La société civile et la classe politique approuvent largement cette nomination, considérant Amadou Oury Bah comme un intellectuel engagé et expérimenté. Sa position en faveur de la refonte constitutionnelle, de la réforme des institutions et de la diversification économique a trouvé un écho positif. Pourtant, le défi qui attend Bah Oury est colossal, alors que la Guinée traverse une période d’incertitude économique et sociale. La cherté de la vie, les restrictions sur Internet, les coupures d’électricité récurrentes et l’absence de dialogue politique agissent comme des catalyseurs du mécontentement populaire.
Il est ironique que la Guinée, dotée d’un sous-sol exceptionnellement riche en ressources naturelles, soit confrontée à la réalité où ses citoyens figurent parmi les plus pauvres du monde. Cette contradiction poignante souligne l’importance cruciale de la gestion et de l’exploitation judicieuse de ces ressources. Bien que le pays soit béni par des gisements minéraux abondants, il est impératif de transcender la simple extraction de ces richesses. La véritable prospérité émane de la manière dont ces ressources sont gérées, distribuées et réinvesties dans le bien-être collectif de la population guinéenne.
Au-delà des richesses du sous-sol, la véritable richesse d’une nation réside dans ses citoyens. Ce sont les individus qui, par leurs compétences, leur créativité et leur travail acharné, peuvent transformer les opportunités fournies par les ressources naturelles en avantages tangibles pour la société. C’est pourquoi il est essentiel d’encourager l’entrepreneuriat local et de créer un environnement propice au développement des compétences. L’appel est lancé à valoriser les capacités humaines au même titre que les richesses minérales, reconnaissant que le potentiel de croissance et de prospérité réside dans la force de la population.
Cet appel ne se limite pas à une simple reconnaissance symbolique, mais il vise à créer des opportunités tangibles pour chaque Guinéen. Il s’agit d’établir des politiques et des initiatives qui favorisent l’inclusion économique, l’accès à l’éducation et la promotion de l’innovation locale. La contribution de chaque citoyen devrait être un pilier central du développement national, permettant ainsi à la Guinée de tirer pleinement parti de ses ressources humaines et naturelles pour construire un avenir prospère et équilibré.
En ces moments cruciaux, le patriotisme se révèle être une puissante force d’union. Les Guinéens sont appelés à se rassembler au-delà des différences politiques, ethniques et sociales, afin de contribuer collectivement à l’édification d’une Guinée plus robuste et prospère. Faire preuve d’engagement envers l’intérêt général, promouvoir la transparence et assumer la responsabilité sont des fondements indispensables pour surmonter les défis actuels et construire un avenir plein de promesses. Avec Bah Oury à la tête du gouvernement, cet espoir se concrétise, offrant à la nation l’opportunité d’entrer dans une ère de stabilité, de croissance et d’unité. La Guinée observe avec optimisme et vigilance, prête à soutenir les changements positifs que Bah Oury pourrait instaurer.
La nécessité d’une gestion efficace, la lutte contre la corruption, la diversification économique et la résolution des problèmes sociaux sont autant d’attentes cruciales. Les Guinéens nourrissent l’espoir que les paroles d’hier, provenant d’un opposant résolu, se traduiront désormais en actions concrètes, ouvrant la voie à un avenir meilleur.
De manière significative, dans ce contexte de renouveau politique, il est essentiel de souligner l’importance de la parité homme-femme dans la construction d’une société équitable et prospère. Les femmes guinéennes, fortes et résilientes, ont joué un rôle significatif dans l’histoire du pays. En promouvant activement la participation des femmes à tous les niveaux de la gouvernance, nous pouvons exploiter pleinement le potentiel de chaque segment de la population. La nomination d’Amadou Oury Bah offre une opportunité précieuse de mettre en avant la parité homme-femme au sein du gouvernement, montrant ainsi l’engagement envers l’égalité des genres. Encourager la participation active des femmes dans les processus décisionnels est non seulement un impératif moral, mais également un moyen de garantir une représentation diversifiée, stimulant ainsi l’innovation et la résolution efficace des problèmes.
Bah Oury, porteur d’espoir pour un peuple désespéré, est désormais investi de la responsabilité de transformer ces aspirations en réalisations tangibles. La Guinée suit attentivement la nouvelle ère que Bah Oury pourrait instaurer pour la nation.
