Dans une décision du 1er mars dernier, le gouverneur de la Banque Centrale, Karamo Kaba, a annoncé le retour de Baidy Aribot. Selon un ancien cadre de l’institution, le retour de l’ancien vice-gouverneur de la BCRG s’inscrit dans le cadre d’une procédure standard de réintégration, conformément à la loi en vigueur. ‘‘L’intéressé fait une demande manuscrite de reprise de travail et le gouverneur valide’’, nous dit notre interlocuteur.
Cependant, une lecture attentive de la note du gouverneur révèle des détails intrigants. La mention d’un ‘‘congé spécial’’ accordé à Aribot. Une invention pure et simple de l’administration en place.
Pour comprendre pleinement cette situation, il est nécessaire de remonter à l’origine de l’affaire. Comme beaucoup d’autres cadres, Baidy Aribot, très proche d’Alpha Condé, a été évincé de son poste par la junte militaire après le coup d’État, qui a rapidement remplacé les hauts responsables de l’époque par ses propres hommes. Cependant, au lieu de qualifier cette mesure de limogeage brutal, le gouverneur Kaba préfère parler de ‘‘congé spécial’’, comme si le fait d’être écarté de ses fonctions était une faveur spéciale accordée par l’institution.
Cette nouvelle terminologie semble être une tentative maladroite de réécrire l’histoire et de masquer les véritables motivations derrière le départ forcé de nombreux cadres. En présentant le retour de Baidy Aribot comme une simple réintégration après un congé bien mérité, la Banque Centrale tente de dissimuler les manœuvres politiques et les interférences extérieures qui ont conduit à son départ initial.
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com