En Guinée, la danse des marionnettes politiques continue de divertir la galerie alors que le pays est plongé dans l’ombre d’une junte militaire qui s’accroche au pouvoir. Le hic ? Chaque geste des autorités est scrupuleusement inscrit dans les ‘‘annales de l’histoire’’ par les courtisans zélés.
Le dernier acte en date a vu le nouveau premier ministre Bah Oury ouvrir ses portes à ses prédécesseurs. Lui-même justifie sur son compte X, le fait par sa volonté d’‘‘insuffler dans les mœurs politiques de notre pays une culture démocratique et une tradition républicaine empreintes de convivialité et de fraternité’’.
Du coup, les acclamations des partisans du régime politique actuel ont fusé, proclamant déjà une victoire pour la démocratie, alors même que l’essence de celle-ci était jetée aux oubliettes depuis longtemps.
Dans cette farce théâtrale, les acteurs principaux se partagent les rôles à merveille : le nouveau premier ministre, en quête de quelques leçons de ses aînés pour briller dans son rôle, et les anciens premiers ministres, autrefois oubliés mais qui profitent de cette occasion pour ressusciter et s’offrir une nouvelle dose de visibilité sur la scène politique.
Pourtant, la rencontre aurait eu du sens si des anciens premiers ministres comme Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré étaient présents. Aussi un certain Kassory Fofana, premier ministre au moment du coup d’État, qui croupit désormais en prison depuis près de deux ans. Leur absence dans ce tableau burlesque est criante, car elle témoigne de l’hypocrisie et de la sélectivité flagrante de ceux qui prétendent œuvrer pour la démocratie.
La véritable démonstration de bonne foi aurait été, par exemple, d’accueillir Kassory qui est sur le territoire guinéen contrairement aux deux autres, et ce, dans un souci véritable d’apaisement et de réconciliation nationale.
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com