Le président du Conseil National de la Transition (CNT), Dansa Kourouma, en marge de la Table ronde des bailleurs de fonds, a annoncé qu’il allait dévoiler les premières ébauches de la nouvelle constitution ‘‘le mois prochain’’. Le temps s’écoulant plus vite que l’encre sur un parchemin, on se demande : où diable est cette constitution ?
Depuis cette annonce tonitruante à Dubaï en février dernier, les calendriers se sont déroulés comme les rouages d’une horloge cassée, avec seulement 12 jours restants avant la fin du mois de mars. Et pourtant, les Guinéens attendent toujours, tels des enfants scrutant le ciel pour le Père Noël, mais à la place, ils ne voient que le vide constitutionnel.
La charte de la Transition, assigne au CNT la mission sacrée d’élaborer et de soumettre pour adoption par référendum le projet de constitution. Au lieu de se mettre au travail, l’organe législatif semble être en retard sur son propre calendrier.
De nombreux analystes et opposants au CNRD ne peuvent s’empêcher de se demander si cette nouvelle constitution n’est d’ailleurs pas simplement un stratagème pour maintenir les militaires au pouvoir. Après tout, pourquoi se fatiguer à réinventer la roue constitutionnelle quand on peut simplement dépoussiérer une ancienne constitution déjà adoptée par référendum ?
En attendant, le no1 du CNT, qui semble avoir oublié qu’il a été nommé par un chef d’état arrivé au pouvoir par un putsch, continue de se pavaner comme s’il était le président d’un parlement élu.
En fin de compte, alors que le mois de mars touche à sa fin, les Guinéens attendent toujours, leurs espoirs constitutionnels flottant quelque part entre l’illusion et la réalité. Peut-être qu’un jour, Dansa émergera de son chapeau magique avec une nouvelle constitution. Ou peut-être que ce sera simplement un lapin.
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com