Censure

Large de Conakry. Des pêcheurs se plaignent (de nouveau) des éruptions cutanées

Neuf pêcheurs artisanaux souffrent comme d’autres l’année dernière, d’éruptions cutanées sur leurs parties intimes. Une situation inquiétante pour le secteur de la pêche artisanale.

Fodé Idrissa Kallo, secrétaire chargé des Affaires extérieures, de la communication et l’information de la Fédération nationale des pécheurs artisans de Guinée explique: « Depuis samedi, deux embarcations de pêche artisanale sont sorties en mer. Elles étaient en activité au large de Conakry, c’est-à-dire dans les îles de Loos, Tamara en partant vers Koukoudé. Elles sont entrées en contact avec l’eau polluante qui fait suite au déversement des produits chimiques par les navires miniers qui sont entre la zone de transbordement du Rio Pongo et de Koukoudé. »

Selon lui, « vu qu’ils (les pêcheurs) ont constaté des brûlures sur leurs corps, ils ont jugé nécessaire de rentrer. Le mardi, ils se sont présentés aux autorités locales au port de Boulbinet. Ces autorités ont mis tout en branle pour qu’ils soient conduits à l’hôpital Donka pour la prise en charge. Ils sont au nombre de 9 personnes dont 7 de nationalité ghanéenne et 2 de nationalité sierra-léonaise. Mais les propriétaires des embarcations résident en Guinée ».

Rappelant que la première vague remonte au 13 avril 2023, Kallo a regretté qu’un tel drame se reproduise. « Il y a plus de 800 pêcheurs sur tout le littoral qui ont été victimes. Il y avait eu des enquêtes et cinq navires miniers avaient été identifiés et le ministre de la justice avait fait injonction au procureur de la République pour des poursuites contre ces navires. Ce dossier est actuellement pendant devant la CRIEF. On nous dit que c’est en instruction. Nous nous disons que si cela a repris ça veut dire que les dispositions ou les recommandations des enquêteurs ou différents services qui ont été faits n’ont pas été suivi. Cela paralyse l’activité de la pêche artisanale. Parce que d’autres pêcheurs auront peur de sortir en mer » a-t-il lancé.

Enfin, « ce que nous pouvons faire, c’est d’interpeller l’Etat à prendre ses dispositions pour qu’on puisse lutter contre ce phénomène et aux pêcheurs, c’est de partir en mer avec l’eau dans les bidons pour éviter le contact avec l’eau de mer ».

Abdou Lory Sylla pour guinee7.com

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