Co-accusée de Amadou Damaro Camara dans le détournement présumé de 15 milliards de francs guinéens, Zenab Camara ancienne deuxième questeur de l’assemblée nationale a fini d’être auditionnée devant la chambre de jugement de la CRIEF, ce lundi 25 mars.
Questionnée par son avocat sur son état d’âme, elle a répondu : « Je suis là pour laver mon honneur. Quand je suis rentrée en Guinée, c’était pour servir le pays et c’est pour cela que j’ai fait les études qu’il fallait et eu l’expérience. Et lorsqu’on dit service, c’est aussi reddition des comptes. Donc aujourd’hui je suis là ; ça ne me dérangeait pas de rendre compte parce que c’est une responsabilité en tant que serviteur de l’Etat. Vous pouvez vérifier lors de mon passage dans l’administration publique et à l’assemblée, comme députée, je pense que j’étais dans la sous-région le seul député qui faisait son bilan trimestriel et publié officiellement au vu et au su de tout le monde. Cela pour faire la politique autrement.
L’ancienne députée uninominale de Boffa a également fait cas de sa bonne foi dans la manifestation de la vérité dans ce dossier : « Je voulais être ce modèle pour les jeunes et les femmes pour qu’ils s’impliquent en politique et au service de l’Etat. C’était ça mon combat et c’est pour cela que j’étais très visible et très souvent sur le terrain avec les jeunes et les femmes pour leur montrer que c’est possible de le faire. Mais qu’on le fasse dans les règles de l’art. J’aurais souhaité peut-être rendre compte d’abord devant la Cour des comptes avant de me retrouver dans un procès pénal où j’ai été invitée en tant que témoin. J’ai volontiers répondu à l’appel de la direction des investigations judiciaires ; à toutes les convocations j’ai été présente. Et depuis le début de ce procès, je pense que chacun a eu au moins à demander des excuses d’absence. Je n’ai jamais raté un seul procès et cela pour vous démontrer mon engagement envers l’institution judiciaire de ce pays. Mais j’ai été surprise quand j’ai vu un mandat d’arrêt sur les réseaux sociaux me concernant », a-t-elle déclaré.
Enfin, « je veux que la cour comprenne qu’ici n’est pas ma place. Mais cela peut également faire partie du destin de l’homme surtout lorsqu’on a servi son pays. Mais je compte sur cette cour pour regarder le parcours ; les différents échanges pour dire qu’ici n’est pas ma place. Mais nul n’échappe à son destin. J’espère qu’à la suite de ce procès, la vérité grâce à vous jaillira ».
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com