Jin Sun CHENG alias Kim est devant la chambre de jugement de la CRIEF, pour être entendu dans l’affaire de détournement de 15 milliards de francs guinéens destinés à la construction du siège de l’assemblée nationale. Il a répondu à des questions concernant la manière dont il a obtenu ce marché.
À la question du président de la cour de savoir si sa société a été mise en concurrence avec d’autres pour avoir accès à ce marché, il a répondu par la négation. « Ouvertement, non ! Devant nous, non » ! Tout en ajoutant qu’ils ont : « déposé plusieurs fois le devis et estimation et ça été changé plusieurs fois. A la fin c’est monsieur Damaro qui nous a confirmés qu’il veut le faire. La construction du mur avec deux bâtiments. »
Par rapport à la réception de la somme de 1 milliard 800 millions de francs guinéens qu’il a reçu de feu Louceny Camara, il a narré : « Louceny Camara s’est occupé de déposer les deux chèques. Une première fois de 900 millions. Il a dit qu’est-ce qu’il peut gagner dans ça comme commission ? J’ai dit rien. Et en même temps j’ai été très étonné et j’ai appelé Kamano (Michel Kamano, co-accusé dans cette affaire ndlr) qui n’a pas répondu. J’ai essayé d’appeler monsieur Damaro Camara, il a dit ne donnez rien, il n’y a pas de commission dans ça. Pour une deuxième fois, il est revenu déposer le deuxième chèque de 900 millions. Il n’a pas arrêté de demander l’argent encore. Mais il a changé de manière. Il a dit Kim, je dois me rendre à Macenta il y a quelqu’un qui est malade. Il a dit qu’il a une nécessité et qu’il voudrait que je l’aide. J’ai compris qu’il tient à ça, je lui ai donné 20 millions de francs guinéens. »
Est-ce que quelqu’un d’autre a bénéficié de ses largesses à la suite de ce marché ? « C’est à lui seulement j’ai donné. Par rapport à ce contrat, je n’ai rien donné à quelqu’un. Je n’ai pas eu un autre contrat », a-t-il répondu.
En ce qui concerne ce qui a amené l’assemblée à demander les services de son entreprise, il a déclaré : « c’est l’assemblée qui est venue vers moi. C’était par rapport à une visite officielle de mon chantier. Parce qu’à chaque fois qu’ils (les députés) venaient visiter leur chantier, ils venaient voir notre chantier (…). Après la visite, monsieur Damaro que je connaissais, m’a contacté pour dire qu’il y a une urgence qu’ils veulent construire quelque chose vers chez nous. J’ai dit que c’est possible, je l’ai mis en contact avec mes ingénieurs.’’
Dans ses réponses également, celui qui selon le procureur spécial est présent désormais pour aider à la manifestation de la vérité, a répondu ne pas savoir si les questeurs étaient impliqués dans l’octroi de ce contrat à son entreprise.
Enfin, il a apporté des précisions sur le marché de construction du siège de l’assemblée nationale. « L’appel d’offres de la construction du siège de l’assemblée s’est fait en Chine et pas en Guinée. Ce n’est pas une société guinéenne qui fait la construction. C’est pourquoi on n’a pas besoin de chercher ce marché en Guinée ici », a-t-il fait savoir.
À la suite des réponses, le juge Yagouba Conté a renvoyé l’affaire au 22 avril prochain pour la suite des débats.
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com