Censure

Mort en Italie, dans un centre de rapatriement, le corps d’Ousmane est arrivé à Conakry

Le corps d’Ousmane Sylla, le migrant guinéen de 22 ans, qui a mis fin à ses jours dans un Centre de rapatriements (CPR) italien, dimanche 4 février, est arrivé à Conakry dans la soirée du lundi 9 avril.

Le corps a été accueilli par ses parents, amis ainsi que des autorités du ministère des Affaires étrangères. Sur les lieux, la consternation se lisait sur les visages des proches du jeune homme.

Parmi ceux qui ont rendu le rapatriement possible, figure l’Association guinéenne pour la lutte contre l’immigration irrégulière.  Pour Elhadj Mohamed Diallo, son président,  « d’un côté, je peux dire que c’est un sentiment de réconfort qui m’anime parce que la famille n’espérait même pas retrouver le corps, même nous. C’est le résultat d’un combat de deux mois. De l’autre côté, c’est un sentiment de déception qui m’anime, parce que, imaginez, un jeune de 22 ans qui est sorti à la recherche du bonheur à l’aide de son métier, revenir dans un cercueil comme ça, ne réjouit personne. Il s’est d’abord retrouvé dans une famille d’accueil où il devrait normalement être pris en charge, mais malheureusement, il n’a pas été pris en charge. C’est ainsi qu’il est allé se plaindre des maltraitances qu’on lui faisait subir dans cette maison d’accueil, à cause de cela, on le maltraite, on le torture et on lui fait des atrocités qui l’ont malheureusement poussé au suicide. Ce n’est pas facile de voir nos jeunes mourir comme ça », a-t-il déploré.

Paix à mon âme, que je repose en paix

Pour le directeur général des Guinéens établis à l’étranger, Mamadou Saytiou Barry, « c’est un décès qui nous a tous meurtris. Il faut rappeler que depuis le 4 février 2024, jour du décès du jeune Ousmane Sylla, nous sommes dans cette procédure de recherche pour connaitre les réelles causes de son décès. C’est dans ce cadre que le ministre a instruit à l’ambassade de Guinée en Italie, de travailler d’arrachepied pour connaitre les raisons qui ont prévalu au décès du jeune. Nous sommes heureux aujourd’hui que le corps d’Ousmane soit en Guinée, parce que c’était quand même un de ses souhaits, c’est-à-dire qu’il soit rapatrié en Guinée et enterré ici. Si Dieu a facilité cela, nous ne pouvons que remercier Dieu. C’est tout un regret pour nous de voir un jeune à la fleur d’âge, partir dans ces conditions. C’est pourquoi au nom du ministre, Dr Morissanda Kouyaté et de l’ensemble des cadres du département, nous présentons nos sincères condoléances à la famille, à la jeunesse et à toute la diaspora guinéenne. Nous leur réitérons que le ministère reste à leur disposition », a-t-il rassuré.

L’enterrement est prévu ce mardi 9 avril 2024 à Matoto où réside la famille du défunt. Ce retour au bercail a été sollicité par Ousmane Sylla, qui avant de se suicider, avait écrit, selon le journal Le Monde,  « Si je meurs, j’aimerais qu’on envoie mon corps en Afrique, ma mère en sera contente. Les militaires italiens ne connaissent rien sauf l’argent. L’Afrique me manque beaucoup et ma mère aussi, elle ne doit pas pleurer pour moi. Paix à mon âme, que je repose en paix. »

Abdou Lory Sylla pour guinee7.com

Obtenez des mises à jour en temps réel directement sur votre appareil, abonnez-vous maintenant.