La phase des confrontations se poursuit au procès des évènements du 28 Septembre 2009. Le colonel Moussa Tiegboro Camara, Me Thierno Souleymane Baldé et Kali Diallo, étaient à la barre. Les deux derniers accusent le premier, l’ancien patron de l’Office antidrogue, de violence et de détention arbitraire à la suite d’une grève de la faim. L’accusé a donné sa version des faits.
« La malchance que j’ai eu dans cette affaire c’est que beaucoup sont passés après moi. Quand je t’ai assis dans le box des accusés qu’on appelle le cimetière, J’ai écouté beaucoup de fabulation », a regretté Tiegboro.
Avant de déclarer : ‘‘Ce monsieur je ne le connais ni d’Adam ni d’Ève. L’autre, je ne l’ai même pas observé. Dieu est mon témoin.’’
Il a indiqué qu’à son arrivée à la maison des jeunes de Dixinn, où ces derniers faisaient leur grève de la faim, il les a invités à manger. Certains se sont exécutés et d’autres, non. Ensuite, « nous sommes partis au camp dans ma voiture. Vous pouvez demander au chef de quartier. Arrivé au camp, je lui ai demandé dans mon bureau qu’est-ce qui ne va pas précisément ? Il m’a encore déballé le motif, qu’il veut voir Dadis qu’il a des choses à lui dire. Je lui ai dit, mais ça n’en vaut pas la peine. Le pays a besoin de stabilité. Il m’a expliqué comment il a fait le premier communiqué du CNDD. Après on s’est compris », a-t-il expliqué.
Une version complètement différente de celle de Me Thierno Souleymane Baldé. « Colonel Tiegboro est venu avec ses hommes. Il a offensé la porte avec ses hommes. Ils se sont jetés sur nous. Ils nous ont tirés certains sur les pieds et d’autres sur les mains. Ils nous ont traînés de la salle jusqu’à l’extérieur comme si nous ne sommes pas des humains. Une fois dans les pick-up, on nous a fait asseoir, ils ont mis leurs pieds sur nous, il y a des insultes que je ne pourrais pas répéter ici. Au camp Alpha Yaya Diallo, il a demandé qui est le chef, j’ai dit c’est moi. Il a dit c’est toi qui viens semer le trouble ici ? Tu vas le regretter. Pourquoi une grève de la fin ? C’est une forme de terrorisme moderne. Ils nous ont obligés à manger. C’était soit manger ou 100 coups sur les fasses. Donc ils ont envoyé du pain, c’est donc avec les mains sales, qu’on a ouvert les boîtes de corned-beef, qu’on a mis dans le pain et il fallait avaler…J’ai été interrogé de 21h jusqu’à 2h, dans un bureau. On m’a donné des coups à chaque réponse. Je leur avais dit d’écrire ce qu’ils veulent et je vais y apposer ma signature », a-t-il narré.
Face à ces accusations, Colonel Tiegboro est revenu à la charge et a révélé qu’il a donné de l’argent à Me Thierno Souleymane. « Je lui ai donné 5 millions de francs guinéens. On s’est compris et il est parti. Dieu est son témoin et le mien aussi », a-t-il soutenu.
« Quand vous avez dit que vous m’avez donné 5 millions. Pendant que quand j’étais au niveau du CNDD, tous les membres sont là. Même les tickets de carburant, je n’ai jamais accepté », a rétorqué Me Baldé.
En ce qui concerne la détention dans un conteneur, l’accusé a nié l’existence de ce moyen de détention dans ses services. « Ces gens ne se sont même pas approchés du violon et dire un supposé conteneur. Il n’existait pas de conteneur dans mon service », a-t-il déclaré.
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com
