Le secrétaire général du gouvernement, Tamba Benoît Kamano, était présent à la rencontre que le ministre de la justice a eu avec les magistrats, vendredi à Kaloum. Il a appelé cette corporation à la responsabilité.
Selon lui, « le chef de l’État, le premier et l’ensemble des membres du gouvernement (…) accompagnent le ministre, Garde des sceaux pour relever les défis qui se posent à notre justice. C’est pour cela que depuis le 5 Septembre à la suite de la prise de responsabilité du CNRD, la justice a été déclarée la boussole de la transition et vous êtes les acteurs principaux de cette boussole. Si vous tanguez, la justice tangue et l’Etat tangue ».
Avant de poursuivre. « Selon chaque profession organisée parce que vous l’êtes, vous avez les règles de fonctionnement, vous avez des incompatibilités liées à votre profession. Lorsqu’on choisit cette profession vous vous devez de les respecter sur le plan professionnel et sur le plan individuel. Parce que vous engagez la responsabilité du service public, donc des représentants de l’Etat. Une faute personnelle parfois imputable à une seule personne peut coûter à tous. Vous savez dans nos traditions, ont dit souvent lorsqu’une arachide est pourrie dans un lot, dans la bouche, on peut tout cracher parce que la seule arachide a empoisonné tout le reste. Notre gouvernement précédent a souffert d’actions individuelles qui ont parfois coûté à l’ensemble du gouvernement. C’est ce qui coûte aujourd’hui d’être jugé de la même façon alors que parmi vous certains exercent convenablement leur métier avec toutes les difficultés liées à la profession, ils arrivent à déconnecter ces difficultés à l’exercice de la profession », a-t-expliqué.
Certains d’entre vous ont manqué de délicatesse
Enfin, Tamba Benoît Kamano a souligné : « la responsabilité peut être personnelle pour faute, rattachée à votre profession et lorsque c’est le cas, on parle de dysfonctionnement du service public. Donc l’usager peut intenter contre l’Etat. A travers vous, c’est l’image de l’Etat qui est représentée jusque dans le dernier village de la Guinée. Lorsqu’on déconnecte cette responsabilité ou faute personnelle de la responsabilité disciplinaire, là on parlera de dignité, de délicatesse et de sagesse. Il faut reconnaître que certains d’entre vous ont manqué de délicatesse. Je ne rentrerais pas dans les détails, non pas dans l’exercice de leur fonction, mais en parallèle en tant que citoyen et personne et comme vous le dites dans le langage judiciaire en tant que bon père de famille… cela engage la responsabilité disciplinaire de la personne. Cela aussi relève de la responsabilité du Garde des sceaux qui, je pense, va prendre ses responsabilités à ce niveau-là. Parce que ce que vous faites est connu et su de tous… »
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com