La cérémonie de lancement officiel des subventions GC7/ 2024-2026 du Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la Tuberculose et le Paludisme a eu lieu, vendredi 3 mai, dans un complexe hôtelier de Conakry. Le premier ministre, Amadou Oury Bah a présidé la cérémonie.
Le Fonds mondial a octroyé à la Guinée 167 millions de dollars pour garantir un accès durable aux services de santé pour les Guinéens et dans la lutte contre les pathologies citées haut.
En guise de Fonds domestique, le gouvernement guinéen quant à lui, s’est engagé à investir plus de quarante millions de dollars dans la mise en œuvre du cycle 7 du Fonds mondial (GC7).
Au nom des donateurs, Mme Anne Dudte, chargée d’affaire à l’ambassade des États-Unis d’Amérique à Conakry, dans sa prise de parole a placé cette aide dans son contexte : « le lancement de cycle 7 de subvention du Fonds mondial GC7 témoigne de notre engagement renouvelé et partagé de la communauté internationale et de la République de la Guinée pour relever les défis sanitaires urgents qui sont la lutte contre le VIH, la Tuberculose, le Paludisme et les priorités transversales de la santé communautaire et le renforcement du système de santé. »
Avant de poursuivre : « l’approbation de la demande de subvention du Fonds mondial pour la Guinée d’un montant de 167 millions de dollars témoigne des attentes élevées quant à ce que la Guinée peut accomplir dans le secteur de la santé. À ce jour, les investissements du Fonds mondial en Guinée ont eu un grand impact. Telles que la réduction des nouvelles infections VIH de plus d’un tiers depuis 2001; et la réduction de la prévalence du paludisme de deux tiers depuis 2011. »
Par ailleurs, « nous savons que la lutte contre les maladies est loin d’être gagnée. Des investissements additionnels et une appropriation domestique accrue de cette initiative sont nécessaires pour qu’aucune vie ne soit perdue à cause de ces maladies évitables’’, a-t-elle lancé.
Avant de rappeler que depuis la création du Fonds mondial, les États-Unis ont donné plus de 25 milliards de dollars pour ces efforts.
Le premier ministre Amadou Oury Bah, a parlé de l’importance de cette aide pour la République de Guinée. « La question de la santé est une question primordiale. Le fonds mondial a accompagné la Guinée depuis près de 20 ans. Près de 500 millions de dollars ont été mobilisés pour permettre à la Guinée de faire face à des fléaux que sont la Tuberculose ; le Paludisme et le VIH SiDA », a-t-il déclaré.
Cependant, il a reconnu : « on a toutefois encore beaucoup d’efforts à faire. Cela nécessite de renforcer le système de gestion de la santé dans notre pays. Mais on dit lorsque quelqu’un vous lave le dos, lavez-vous le vente. Et nous, en ce qui nous concerne dans la gestion du système de santé, j’avoue qu’il y a des efforts extrêmement importants que nous devons faire. »
Avant d’engager son gouvernement à : » tout faire pour réintégrer l’initiative vaccinale universelle qui nous permettra de vacciner à moindre coût l’essentiel des enfants et des personnes qui doivent l’être dans ce pays. »
Pour finir, il a donné des instructions au ministère de tutelle. « Le ministère de la Santé doit mettre en œuvre des dynamiques susceptibles d’améliorer la gestion de la santé dans sa globalité », a-t-il instruit.
Fondant son espoir sur le fait que cette somme permettra à la Guinée de renforcer sa lutte contre les trois maladies, le représentant de l’OMS, Jean Marie Kipela, a interpellés « tous les acteurs de la lutte contre ces maladies afin de redoubler d’efforts. Particulièrement le gouvernement en augmentant les fonds domestiques et en payant régulièrement et à temps sa contribution compte tenu du tarissement progressif du financement des partenaires ».
Quant au ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Dr Oumar Diouhè Bah, il a rappelé que ce sont les bons résultats de la Guinée qui lui ont permis de bénéficier de ce nouveau financement. « Après la mise en œuvre de subventions allouées à la Guinée au cours des périodes passées, notre pays vient une fois encore de bénéficier pour la période 2024-2026 d’un financement », a-t-il expliqué.
Selon lui, plusieurs actions seront menées grâce à ces moyens : « il s’agira entre autres pour le VIH de mettre 87% des patients sous traitement antirétroviral et une suppression virale à 90% d’entre eux. Pour la tuberculose, d’augmenter le succès thérapeutique des cas à 92% et pour le paludisme la prévention et la prise en charge des cas. Aussi, cette subvention va permettre de renforcer le système de surveillance, soutenir la disponibilité de produits de santé, des systèmes de gestion des déchets, le renforcement des activités de laboratoires de diagnostics, les ressources humaines pour la santé et le renforcement des systèmes communautaires. »
Il a exhorté les récipiendaires principaux et leurs sous-récipiendaires, « à utiliser de manière efficace et efficiente les ressources qui sont mises à disposition dans le contexte de la gestion des risques afin d’atteindre les objectifs qui leur sont assignés ».
Il a enfin réaffirmé « l’engagement du gouvernement à payer le co-financement conformément aux lettres de co-financement. Mais aussi à veiller à ce qu’il y ait une coordination des interventions ».
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com