L’ancien président du CNDD est entré dans une colère noire ce lundi lors de la plaidoirie de l’avocat Me Kabinet Kourala Keita.
« Au sens africain du pouvoir, la volonté d’un chef doit être respectée. Surtout quand c’est conforme à la loi. Quand ce n’est pas conforme à la loi, on se désolidarise. En l’espèce, le capitaine connaissait toutes les personnes qui ont perpétré les assassinats. Ce n’était personne d’autre que Marcel Guilavogui, Claude Pivi et autres », a dit l’avocat.
Avant de poursuivre : « ce que nos dirigeants d’alors ont oublié ce n’est pas en niant les faits qu’on est dédouané. Ce qui est curieux et que je ne peux pas comprendre monsieur le président et à mon avis aucun guinéen ne peut comprendre, c’est le niveau auquel le président Dadis est arrivé, quand on arrive à un tel niveau, on assume ses responsabilités. On ne nie pas les faits. Nier les faits constitue les circonstances les plus aggravantes. Aujourd’hui, le procureur de la République doit requérir les circonstances les plus aggravantes contre le président Dadis, pour deux raisons : la première, les faits qui sont mis à sa charge et que l’on connaît la concordance, la constance et la réalité, il les a tous niés. Pire, le président a tenté de s’évader. Monsieur le président c’est inacceptable. Un président qui cherche à s’évader ? C’est inacceptable. Mais est-ce que le président connaît le sens de l’évasion ? C’est de se soustraire à la justice de son pays, à la rigueur de la loi…C’est de fuir sa responsabilité. C’est extraordinaire ! »
Moussa Dadis Camara, a tout d’abord levé le doigt à plusieurs reprises pendant que l’avocat tenait son speech. N’ayant pas eu la parole, il l’a prise et s’est levé de son siège pour marteler : « vous avez la haine, vous n’êtes pas spécialiste, vous n’allez pas vous arrêter et dire des paroles insensées. On est dans un cas spécial, vous n’allez pas vous arrêter dire des paroles insensées. C’est une exagération, même si on a la sagesse mais il y a de ces comportements qu’on ne peut pas accepter. On ne vit qu’une seule fois, la dignité d’un homme est très chère, vous ne pouvez pas vous arrêter et dire des paroles insensées. C’est insensé ce que vous dites ! »
Les interventions du juge Tounkara n’ont pas réussi à le calmer.
Face à la réaction de Dadis, l’avocat a rétorqué : « c’est la vérité »
Ce qui a encore énervé un peu plus Dadis qui a enchaîné : « c’est insensé, (repris plusieurs fois) regardez-moi ça, vous étiez là-bas, c’est insensé ! »
Pour mettre un terme aux échanges, le juge a déclaré à l’endroit de Dadis : « monsieur Camara, quand vous dépassez les bornes, le tribunal sera obligé d’intervenir. Qu’est-ce que cela veut dire ? Calmez-vous ! »
Ce qui a calmé Dadis. Avant que le président du tribunal lui fasse comprendre : « Vous avez intérêt à vous calmer. Vous êtes là, on va parler de vous. Ça, vous ne pouvez pas l’interdire. Je vous ai dit que dès qu’on va vous adresser un terme blessant, qui n’est cohérent, le tribunal interviendra pour demander à l’intéressé de retirer.’’
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com