Un jour de septembre 2021, un groupe de ‘‘militaires héroïques’’ avait pris le pouvoir en Guinée, promettant de restaurer les libertés fondamentales bafouées par le président Alpha Condé. Quelle ironie, cependant, de voir aujourd’hui ces mêmes militaires, désormais au pouvoir, écraser ces libertés avec une rigueur qui ferait rougir Condé lui-même.
Nos vaillants défenseurs des droits des citoyens viennent de fermer plusieurs médias, ces bastions de l’information libre, sous prétexte que ceux-ci n’ont pas respecté les ‘‘cahiers de charge’’. Mais bien entendu, comme le veut la tradition, aucun détail concret sur ces violations n’a été fourni. Imaginez un instant que ces accusations soient fondées. Ne nous penchons-nous pas alors sur une question essentielle : combien d’autres entreprises continuent de violer joyeusement les clauses contractuelles avec l’État sans jamais subir la moindre réprimande ? Entre la corruption flagrante et l’impunité omniprésente, ces sociétés prospèrent tranquillement tandis que les médias, devenus trop gênants pour le régime militaire, se voient imposer le bâillon.
Prenons un moment pour applaudir cette astuce magistrale du CNRD : transformer la noble cause de la liberté d’expression en une farce grotesque. Pendant ce temps, les généraux au grand cœur continuent d’affirmer qu’ils ne font qu’appliquer la loi, un exemple lumineux de leur engagement inébranlable envers la justice.
Ainsi, sous le soleil éclatant de Conakry, la quête de liberté des militaires se révèle être une parodie tragique. La répression des médias n’est qu’un symptôme d’un mal plus profond : un régime qui a promis monts et merveilles, mais qui n’a finalement livré que mensonges et oppressions. Bravo à nos sauveurs ! Il est évident que la Guinée a échangé une cage dorée pour une prison de fer.
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com