Sow Bailo est mort. Mais Bah Oury celui dont chaque engagement solennel est suivi d’un éclat de rire national, est vivant. La comédie guinéenne survit donc. Notre cher Premier ministre de la Transition, a encore frappé. Et à chaque fois qu’il assure agir au nom de son patron, le Général Mamadi Doumbouya, c’est un numéro de cirque garanti.
Souvenons-nous du 8 mars dernier. En grande pompe, Bah Oury annonce fièrement que 30 % des postes ministériels seront occupés par des femmes. La promesse est belle, lumineuse comme un soleil de midi. Quelques jours plus tard, patatras ! Non seulement la promesse n’est pas tenue, mais il y a moins de femmes que dans le gouvernement précédent.
Mais ce n’était que le début d’un bon numéro de Pèssè. Lors d’une rencontre avec les présidents des associations de presse, notre Bah Oury national promet de résoudre la crise entre les médias et le régime en exigeant la mise en place d’un organe d’autorégulation des médias. Les associations se mettent à signer l’accord. Et là, surprise ! Comme par magie, le gouvernement décide de fermer définitivement les médias privés audiovisuels les plus importants. Timing parfait. On se demande presque si c’était prévu pour transformer une journée de routine en un festival d’ironie.
Alors, que faut-il penser des promesses de Bah Oury, surtout quand il assure qu’elles viennent du Général Doumbouya ? Faut-il en rire ou en pleurer ? Difficile à dire. Peut-être que ce dernier joue un double jeu, ou peut-être que Bah Oury est victime d’un alignement défavorable des astres. Quoi qu’il en soit, à chaque engagement non tenu, l’un des derniers Mohican de la politique guinéenne se retrouve un peu plus dans la peau d’un personnage de comédie, celui dont les promesses sont à prendre avec des pincettes.
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com