La déclaration de politique générale du Premier ministre, Bah Oury, n’est pas passée inaperçue lors de l’assemblée générale hebdomadaire du RPG Arc-en-ciel, ancien parti au pouvoir, ce samedi 1er juin 2024. Marc Yombouno, ancien ministre et membre du bureau politique national dudit parti, a minutieusement analysé le discours.
Tout d’abord, il précise que cet exercice auquel s’est prêté Bah Oury n’est pas une première. « Une fois qu’un Premier ministre est nommé, il est tenu de présenter la politique générale que son gouvernement doit mettre en œuvre. Cette fois-ci, bien que légèrement retardé, le Premier ministre s’est acquitté de cette tâche. Il a commencé par énumérer les missions que le Président de la transition lui a assignées, organisées en trois axes : social, économique et politique. Selon lui, sur le plan social, il faut instaurer le vivre-ensemble, c’est-à-dire créer des conditions favorables à la paix, à la quiétude, à l’entente et à la solidarité entre tous les citoyens. Mais peut-on parler de bon vivre-ensemble quand les principaux acteurs politiques sont exclus des discussions politiques ? Peut-on parler de bon vivre-ensemble alors que des dignitaires qui ont servi loyalement le pays sont en prison depuis plus de deux ans sans preuves ni jugement ? Interrogeons-nous sur le niveau d’exécution de cet axe de sa mission », s’est-il questionné.
En ce qui concerne l’axe économique évoqué par Bah Oury, qui vise à amorcer le développement de la Guinée et à améliorer les conditions de vie des Guinéens, le RPG porte un regard critique. « Cela fait maintenant deux ans, est-ce que le citoyen guinéen vit bien ? Comparons avec l’époque d’Alpha Condé : l’électricité, l’internet, la presse, l’eau, les prix, qu’est-ce qui est meilleure ? Aujourd’hui, la situation est presque négative. Les corrections apportées nous ont plongés dans la misère. S’ils disaient que nous étions pauvres, aujourd’hui nous frôlons la misère », a affirmé Marc Yombouno.
« Selon Bah Oury, il lui a été demandé de poser les bases d’un État de droit à travers la mise en place d’institutions fortes et crédibles, avec une justice comme boussole pour tous les citoyens. Où en sommes-nous ? Est-ce que la justice est impartiale ? Non, elle est en morceaux. Quand les décisions de justice ne sont pas exécutées, quand certaines sont rendues mais non appliquées, que peut-on dire ? La CEDEAO elle-même demande la libération de Kassory et de ses compagnons. Certaines juridictions de la CRIEF, la Cour suprême, demandent leur libération, mais quelqu’un s’y oppose. Est-ce qu’il y a une justice pour tous les citoyens ? Non. Après son intervention, le Premier ministre affirme que l’exécutif n’intervient pas dans le judiciaire. Est-ce vrai ? Peut-être dans des situations normales. Mais même en Europe, l’exécutif intervient dans certains cas par des grâces, des négociations ou la diplomatie », a-t-il insisté.
Bhoye Barry pour guinee7.com