La Plateforme Front National pour le Retour à l’Ordre Constitutionnel (FNROC) a été officiellement lancée au cours d’une Conférence de presse ce jeudi 5 juin à la maison de la presse à Conakry autour du thème « restaurer la souveraineté au Peuple ».
Marcus Théa, coordinateur de la plateforme n’y est pas allé de main morte. « Après le 31 décembre 2024, nous ne reconnaissons plus Doumbouya comme président de la transition de la République de Guinée. Je ne vais même pas dire président de la République, puisqu’il n’est pas président de la République, mais de la transition », a-t-il martelé.
Avant de donner des directives au autorités de la transition : « s’ils savent qu’ils ne peuvent pas organiser les élections d’ici le 31 décembre 2024, c’est de choisir ou mettre en place un consensus ou un peut trouver un président civil. Mais les militaires, leur pouvoir doit prendre fin le 31 décembre 2024. C’est ce qu’ils ont dit, on ne leur a pas imposé. C’est un engagement déjà pris. Donc, je ne vois pas de problème quand on te rappelle sur le respect de ton engagement que toi même tu as pris sans pression. Au départ c’était difficile, quand on nous a dit que les militaires veulent rester au pouvoir jusqu’en 2024, on était déjà 2022, on disait non c’était long. Mais 2024 est déjà arrivé, donc ils ne peuvent pas encore revenir pour nous dire que non on ne peut plus organiser les élections avant le 31 décembre, on doit encore faire ceci ou cela. Ça devient compliqué. »
Quant aux moyens dont ils disposent pour mener le combat, Marcus Théa a donné des détails : « nous on n’a pas d’autres moyens. Les militaires ont des armes et nous notre bouche et nos pensées. Organisé des manifestations pacifiques, des négociations jusqu’à ce que nos besoins soient satisfaits. Avec le développement des NTIC, nous pouvons créer notre chaîne Youtube, créer des publications sur Facebook ou Instagram. Nous organisons des manifestations pacifiques pour défendre nos pensées. Quelle que soit la position du CNRD, jamais, nous n’allons organiser des manifestations violentes dans ce pays. Parce que si nous le faisons, nous mettons en danger notre propre pays. »
Pour lui, c’est le moment de prendre ses responsabilités. « il y a un penseur qui a dit, je ne vais pas citer le nom : qu’il faut faire l’amour à la Guinée. Mais je pense que ce qui est en train de se passer maintenant, c’est un viol ; c’est une partouze. Si nous restons bouche Bée face à toutes ces situations, qu’est-ce que nous allons dire ? L’enfant qui va naître, demain s’il pose la question de savoir qui est mon père ? Qu’est-ce qu’on va lui répondre ? On va lui dire que non, tu es issue d’un viol. Est-ce que ça va lui plaire ? Non, ça ne va pas lui plaire. C’est le moment de stopper ce viol-là. Il faut continuer à faire l’amour au pays. Mais ce qui est en train de se passer, c’est une brutalité totale. Rester les yeux fermés face à ses situations, nous serons responsables tôt ou tard », a-t-il laissé entendre.
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com