Me Jean-Baptiste Jocamey Haba, l’un des avocats de Moussa Dadis Camara, a affirmé, mercredi 12 juin, qu’un complot vise son client depuis le début du procès sur les événements du 28 septembre 2009.
Il a d’abord expliqué pourquoi l’ancien président Alpha Condé n’a pas voulu organiser ce procès. « Alpha Condé faisait partie des initiateurs de ce meeting. C’est d’ailleurs lui qui a choisi la date du 28 septembre. Nous avons écouté un audio du président Sidya qui a été transcrit et non démenti. Condé a lui-même causé de nombreuses morts durant son régime. La roue tourne… Il (Alpha Condé, NDLR) l’a maintenu à l’étranger pendant 14 ans. Mais il doit aussi venir. Parce qu’il ne peut pas, » a-t-il déclaré.
L’avocat a impliqué d’autres personnalités : « Nous avons vu des premières listes de témoins modifiées au fil du temps. Alpha Condé a influencé ces modifications pour écarter un adversaire politique. Il craignait que Dadis, soutenu par une partie des Guinéens, et Cellou Dalein Diallo de l’UFDG forment une coalition contre lui. Il a réussi à écarter Dadis du pouvoir en échouant à attenter à sa vie. Il a donc trouvé un autre moyen. Sinon, pourquoi quelqu’un qui dit être victime des événements du 28 septembre n’a-t-il pas organisé de procès en 11 ans ? Parce qu’il savait qu’il ne pouvait pas affronter Dadis en sachant son innocence. Qui a profité du crime ? Le Général Sekouba qui a succédé à Dadis et remis le pouvoir à Alpha Condé, mais avec qui il s’est brouillé. Les 12 millions de dollars qu’il voulait obtenir ont été refusés par Alpha. C’est pourquoi il a publiquement dénoncé Alpha comme un faux élu. Ils ont voulu le garder au Congo pour cette raison. Je le tiens de sources sûres, il devait être à Brazzaville chez Denis Sassoun Guessou, ami du président Alpha Condé. »
Pour conclure, Me Jocamey a ajouté : « La France s’est opposée à son retour. Pourquoi ? Parce que c’est la France qui a orchestré ce deal. Sidya Touré devait passer au second tour, mais il fallait que le pouvoir reste avec Alpha. Donc, ils ont négocié avec le Général Sekouba. La seule visioconférence de sa vie en témoigne. Tous les participants sont connus. À Abidjan, on m’a fait écouter un audio et on m’a dit que je pourrais l’obtenir si on m’écrasait avant l’aéroport. Dadis est une victime. Ceux qui ont profité des événements du 28 septembre sont responsables. Dadis a parlé de complot. On a utilisé quelqu’un comme arme du crime, mais les véritables coupables sont les mains du Général Sekouba. »
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com