Kabinet Keita, président de la commission d’observation indépendante des examens nationaux se lance dans une guerre contre les fraudeurs. Pour donner une leçon aux utilisateurs des groupes WhatsApp lors des examens, il a saisi les autorités judiciaires.
Il a rappelé que « c’est une plainte pour saisir le procureur général en vue de poursuivre ceux que nous avons interceptés dans les groupes de messagerie privée, c’est-à-dire les WhatsApp, en train de traiter les sujets en violation des dispositions du Code pénal de la République de Guinée, consistant vraiment à utiliser Internet pour tricher à cet examen-là. Donc nous pensons que beaucoup de ces infractions-là ont été commises, mais nous avons eu en tout cas à infiltrer certains groupes et nous pensons qu’on ne doit pas s’arrêter qu’à la dénonciation. Il faut que nous formulions de façon régulière une plainte vraiment apportée à la connaissance de monsieur le procureur général ».
Il a poursuivi en faisant cas d’autres anomalies : « il y a aussi ce que nous avons appelés les doublons. Officiellement, il a été annoncé que c’est à travers une plate-forme intégrée que des candidats ont été inscrits pour ces examens-là. Donc nous avons trouvé des doublons sur les listes dans plusieurs centres d’examens. Et troisièmement, si on peut nous passer l’expression, il y a eu ce qu’on appelle une répartition inégale ou même très scandaleuse des candidats dans certains centres d’examens. Certaines écoles ont été favorisées lorsque je prends la DCE de Dixinn. Il y a une école par exemple qui a 156 candidats. Les 156 candidats ont été orientés dans deux centres d’examens. La moyenne, c’était entre 5, 7 et jusqu’à 14 dans une seule salle de classe. »
Par ailleurs, M. Keita a pointé du doigt la responsabilité du ministère de tutelle. « Donc nous trouvons qu’il y a eu beaucoup d’anomalies. Mais en réalité, le MEPUA n’a pas pris toutes les dispositions nécessaires pour empêcher les fraudes. Nous avons fait une campagne de sensibilisation pendant plus d’un mois sur le terrain. Mais si cette campagne avait été appuyée et accompagnée par des mesures coercitives et dissuasives, on estime que certainement le taux de fraude aurait baissé cette année. Même les dernières années, il y a eu beaucoup de cas de fraudes. Mais la particularité de cette année est qu’il y a relativement une impunité garantie aux fraudeurs. Parce que du début du BEPC jusqu’à la fin, nous avons eu le temps d’alerter le MEPUA. On n’a pas pu arrêter l’utilisation des groupes WhatsApp. Mais l’année dernière, par exemple, ou les dernières années, c’est vrai qu’il y avait eu beaucoup de cas de fraudes. Mais la répression suivait. Mais c’est qui a beaucoup manqué cette année d’ailleurs. Au nom d’un certain apaisement qu’on voudrait imprimer à l’image des examens. Mais nous estimons que cela a mal payé. Rendez-vous sur la page du MEPUA, il n’y a vraiment pas de communication. Et ces examens-là se passent dans une relative opacité », a-t-il accusé.
Enfin, il a rappelé le rôle de sa structure : « la commission d’observation indépendante des examens nationaux est une commission de travail de l’association scolaire et estudiantine de Guinée. Nous veillons au bon déroulement des examens scolaires tout en prévenant la fraude et la corruption, en la détectant, en la dénonçant aussi. Donc, nous faisons ce qu’on appelle la veille citoyenne par rapport aux examens nationaux. »
Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com