Censure

Drame aux portes de Conakry. Dix personnes dont une femme enceinte périssent dans un incendie

C’est la tristesse au quartier Ansoumania plateau dans la matinée de ce mercredi 3 juillet. Dix personnes dont une femme enceinte de la même famille ont péri dans un incendie dans la nuit dernière.

Le père de famille, Alhoussène Touré a échappé de justesse aux flammes. « C’est aux environs de 22h que je suis rentré hier. J’ai trouvé, comme d’habitude, que beaucoup de mes enfants étaient déjà au lit. L’avant dernier de mes enfants lui, était encore dans ma chambre en train de jouer avec le téléphone. Quand je me suis rendu compte qu’il était 23h, j’ai demandé et insisté que celui-ci aussi rejoigne sa chambre, estimant qu’il se faisait tard. En allant, mon fils s’est arrêté au niveau de la porte avant de sortir et m’a dit « au revoir » avec insistance. Je n’avais rien compris. C’est aux environs de 1h du matin que ma femme m’a réveillé pour me dire qu’il y a la fumée dans la chambre des enfants. J’ai ouvert ma chambre pour tenter d’accéder au salon, mais la fumée était énorme. C’est ainsi que j’ai appelé mes voisins, pour qu’ils viennent. Grâce à l’aide de ceux-ci, la fenêtre de ma chambre a été cassée. C’est comme ça que j’ai pu être sauvé, avec ma femme et mon bébé d’environ un an. Ensuite, ils sont allés vers la chambre des enfants, mais ils n’ont pu sauver qu’un seul de mes enfants qui est aussi en réanimation à l’hôpital. Les autres au nombre de dix sont allés s’enfoncer dans la douche, c’est là-bas qu’ils ont trouvé la mort. Pour l’instant, nous avons dix cadavres sous les pieds. Toutes les victimes sont d’une même famille, ici, il n’y a que moi et ma famille », a-t-il relaté.

Cependant, « je ne peux expliquer exactement d’où est venu le feu. Je me suis réveillé et trouver le feu. La source de ce feu ne peut être que le courant’’.

Aussi, « c’est après l’incendie que j’ai eu la nouvelle selon laquelle, la première fille de ma sœur était enceinte’’.

Abdoulaye 3 Camara, l’un des sauveteurs est revenu sur les efforts consentis. « On a trouvé que la fenêtre était ouverte, mais il y avait l’antivol. Donc, il n’y avait aucune possibilité pour briser l’antivol. Il a donc fallu qu’on prenne des objets lourds pour casser l’antivol, pour faire sortir le père de famille et sa femme et deux de ses enfants. Le feu avait déjà pris le salon complètement. On a contourné afin de faire un trou pour sauver les autres. Mais le temps pour sauver les autres, il y avait une fumée abondante. On a gâté le portail, mais on ne pouvait pas rentrer, il y avait des flammes. On a fait sortir là-bas sept personnes, mais ils étaient tous étouffés. On a jugé les transporter directement à l’hôpital pour voir si on peut les sauver à temps. Mais arrivés, ils ne pouvaient pas tenir puisqu’ils étaient épuisés. Il y a eu trois personnes dont deux enfants qui ont été brûlées énormément », a-t-il dit.

Par rapport aux sauveteurs traditionnels, notre interlocuteur a signalé la difficulté à les faire réagir : « on a appelé les sapeurs-pompiers. Mais certains numéros ne passaient pas. Quand ça sonne, certains ne prennent pas. Il a fallu qu’un colonel appelle et que les pompiers viennent de Kaloum. Donc, Mais avant qu’ils ne viennent, ça trouvait que la population, les voisins, ont fourni beaucoup d’efforts et que le feu était déjà maîtrisé. »

Colonel Kalidou Diallo, président de la délégation spéciale de Kagbelen, a profité de l’occasion pour sensibiliser la population. « Il y a recrudescence des incendies, ce que je peux, je lance un appel à tout le monde, à toute la population de kagbelen et de la Guinée d’être vigilant et prudent,  d’être serein.  Et face à cet incendie je pense qu’il faut prendre des dispositions en rentrant veiller à ce qu’on éteingne le courant, l’ampoule et qu’ils débranchent tout et si les installations sont vétustes faire appel au technicien et les faire remplacer », a-t-il conseillé.

Les victimes, il s’agit de : Mabinty Sylla, 22 ans ; Djenab Yansané, 22 ans ; Kadiatou Yansané, 24 ans ; Djakarya Touré, 8 ans ; Ousmane Touré, 5 ans ; Adama Sylla, 11 ans ; Mafoudia Bangoura, 8 ans ; Fatoumata Kaba, 7 ans ; Alhoussèny Bangoura, 4 mois et Aicha Sylla, 10 ans.

Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com

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