Daouda Bangoura est présenté comme soldat guinéen membre du Groupement des forces spéciales de Guinée par un média sénégalais depuis le 16 juillet dernier. Il a été arrêté par la gendarmerie sénégalaise avec 400 mille dollars US à Dakar.
Un fugitif dans le beur à Dakar
Selon le site Seneweb, le dossier de Daouda Bangoura a fait l’objet d’une plainte pour braquage et vol à main armée sur un commerçant. Par le biais d’Interpol, la Guinée a fait une demande de remise simplifiée à l’État du Sénégal. La requête a été transmise au procureur général près le tribunal de Dakar. Ainsi, suite à des enquêtes, il a été interpellé dans un appartement meublé à Dakar.
“Après cette découverte, Daouda Bangoura aurait reconnu le vol. Mais sa victime n’est pas un commerçant. Il n’a pas, se défend-il, commis de braquage. Dans ses aveux, il a cité le nom d’un certain El Hadj Baba Barry, qu’il a présenté comme un haut gradé de l’armée guinéenne. Ce dernier est son patron qui serait le propriétaire de l’argent avec lequel il a pris la fuite. Il a sollicité sa non-extradition. Car, dit-il, le nommé Baba Barry est le n°2 des forces spéciales guinéennes. Il risque d’être torturé, s’il est rapatrié à Conakry”, lit-on sur Seneweb.
La présidence guinéenne dit ne pas être informée de cette arrestation
En conférence de presse le 25 juillet, le ministre secrétaire général de la présidence guinéenne, le Général Amara Camara, dit ne pas être informé de l’arrestation d’un membre des forces spéciales
“Pour la question d’un supposé élément des Forces spéciales arrêté au Sénégal, je veux que vous me permettiez de faire mon information sur le sujet et quand j’en aurai, je pourrai vous contacter par l’un des canaux que j’aurai créé pour vous apporter la bonne information. Mais c’est vous qui me l’apprenez en salle aujourd’hui”, avait réagi le Général.
Les autorités sénégalaises s’opposent à la demande de la junte guinéenne
Selon un communiqué Me Ciré Clédor Ly, avocat du soldat Daouda Bangoura, publié par Seneweb, les autorités sénégalaises n’ont pas accepté l’extradition du militaire à Conakry.
“Le Parquet Général aurait donné un avis favorable, mais le dossier étant suspect à cause de non dits, les autorités n’ont pas accepté cette procédure douteuse et n’ont pas permis la remise, surtout que l’avocat a alerté avec forte documentation que son client risquait la torture et la disparition suivie de mort s’il était remis à la Guinée”, lit-on dans le communiqué de l’avocat.
Me Ciré Clédor Ly, regrette que “le pauvre Daouda a été remis au procureur par Interpol, sur demande du procureur général qui ne veut rien entendre, même s’il n’existe aucun argument juridique pour envoyer la personne en prison. Il sera demain vendredi (vendredi dernier, NDLR) à son cinquième retour de parquet et neuf jours de rétention, ce qui n’est prévu par aucun texte de loi”.
Pire, ‘‘Bangoura, ajoute Me Cledor qui pensait que le Sénégal était un État de droit a désenchanté car rien n’a réellement changé au niveau de la justice et de certaines pratiques, sa privation de liberté étant une détention policière parce qu’il est tous les soirs retourné au commissariat de police où il passe la nuit sans possibilité de visites’’.
Son avocat, cité par le site sénégalais, pense que le parquet général désavoué attendrait des autorités guinéennes qu’ellent régularisent, ‘‘ce qui serait un fait sans précédent et inédit de priver une personne de sa liberté et attendre les éléments qui justifieraient sa rétention’’.
Bhoye Barry pour guinee7.com
