Censure

Conakry. Le combat des habitants de Coronthie pour reconstruire leur quartier

Des coups de marteaux, des briques qui se posent et des trous qui se bouchent, telle est l’image que revêt en ce mois d’août, le quartier Coronthie, lourdement frappé en décembre dernier par l’explosion du principal dépôt d’hydrocarbures à Kaloum.

Redoutant la saison des pluies qui sait être rude, les sinistrés utilisent les moyens de bord pour se mettre à l’abri.

Mamoudou Cifo Kétouré, président du Comité des sinistrés de Coronthie/Kaloum, explique : ‘‘Les conditions de vie ici sont très précaires parce que nous vivons ici avec des maladies, l’arthrose, le rhumatisme, les maladies tropicales. Nous sommes angoissés à chaque fois que nous voyons les intempéries, à chaque fois que nous entendons parler de Kaloum autrement, sans nous consulter, sans nous associer… »

Et à l’activiste de révéler : « nous avons engagé nous-mêmes nos travaux suite à une lenteur (de l’Etat, ndlr). Dans toutes les concessions, nous n’avons pas terminé. Mais nous avons fait la plupart des travaux permettant d’abriter ces familles là. Ces maisons ne sont pas équipées ; il y en a même qui n’ont pas d’électricité. Mais les gens réussissent à dormir à même le sol pour ne pas qu’ils soient touchés par la pluie. Même la mosquée de Coronthie n’est pas épargnée. Quand il pleut, ça coule. On est obligés de mettre des seaux. »

Ces travaux qui peuvent représenter une bouée de sauvetage, ont tout de même un coût. « Nous sommes obligés d’emprunter ou de puiser dans nos réserves devant nous servir de nourriture, pour faire les chantiers. Ce qui entraîne pas mal de difficultés, notamment, dans le quotidien des gens. Parce que cela impacte négativement le panier de la ménagère », déplore Kétouré.

Pour conclure, notre interlocuteur fait le point sur l’aide qu’ils auraient dû recevoir : « nous n’avons pas reçu de tôle ou de ciment de la part d’une autorité. Nous ne disons pas que ces choses sont allés ailleurs. Nous ne savons pas. Il appartient à ceux qui les ont reçus de dire leur destination. »

Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com

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