Aissatou Sow, la vingtaine, est l’une des rares femmes à Conakry à piloter les tricycles communément appelés Bonbonna. À l’instar de ces collègues masculins, elle fait le trajet Kagbelen-Madina au contrôle de ce moyen de transport devenu populaire à Conakry.
« Je me suis lancée dans cette activité parce que la situation de la famille est un peu difficile. Il n’y a pas de moyens et je suis l’aînée chez ma maman. Certains se moquent de moi dans la circulation, mais d’autres par contre m’encouragent », confie-t-elle.
Malgré sa détermination, la vie de Aissatou Sow, n’est pas un long fleuve tranquille : « le tricycle ne m’appartient pas et je dois donner la recette et surtout en cette période hivernale, j’ai du mal à exercer. Je pratique le tronçon Kagbelen-Madina et quand il y a une forte pluie ça me fatigue. Mais je suis obligée de travailler pour avoir quelque chose en retour afin d’aider la famille. »
Toujours au compte des difficultés, elle ajoute : » J’ai fait un accident, je dois réparer le pare-brise cassé, sans parler des frais d’hôpital. Je ne veux pas rendre la moto parce que j’aurai du mal à avoir une autre, sinon j’allais la rendre, surtout en cette saison pluvieuse, c’est difficile mais suis obligée. »
Aux femmes qui restent bras croisés à la maison, elle dit que ‘‘ce n’est pas une solution. Il faut sortir et chercher de petites activités pour gagner à la sueur de son front. En plus, de nos jours, les hommes n’aiment pas les femmes qui ne font rien », enseigne-t-elle.
Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com