Des présumés voleurs dans les points d’Orange Money ont été présentés à la presse lundi 26 août 2024 dans les locaux de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) à Kaloum. Le Commissaire principal, Kolié Mathieu, chef de section Atteinte aux personnes et à leurs biens à la division criminelle de la DCPJ, révèle le mode opératoire de ces individus : « Ils agissent en groupe. Ils repèrent le kiosque où ils doivent opérer. Ils envoient un premier qui va aller faire le dépôt d’un montant insignifiant de 20 à 25 mille francs. Lors de ces opérations, ils profitent pour suivre attentivement le code secret de la victime. Lorsqu’ils reviennent ensuite, ils envoient un téléphone identique à celui du gérant. Donc, quand ce dernier leur donne le téléphone pour mettre le numéro, ils échangent avec celui qu’ils ont envoyé avec eux. Quand ils dérobent le téléphone Orange Money, ils vident complètement le contenu dudit téléphone. »
Il indiqué que suite à l’enquête ouverte à cet effet : « Mohamed Lamine Barry et Morlaye Condé, tous deux élèves, ont été interpellés. Mohamed Lamine Barry, interrogé pour la première fois, a nié les faits en bloc. Confronté à ses propres images, prises chez l’une des victimes il reconnaît 5 opérations avec ses co-auteurs et complices. Il dénonce le nommé Morlaye Condé comme l’un des membres du réseau. Ce dernier nie tous les faits qui lui sont reprochés. »
D’après le commissaire, à ce jour, le service a enregistré : « 21 plaintes dans le cadre de vols Orange Money. Le tout accumulé fait un montant de 471 millions 770 francs guinéens. »
Mohamed Lamine Barry, au micro des journalistes, fait savoir : » j’ai été pris chez moi pour vol via Orange Money. Je leur ai dit que je n’ai pas participé à ces vols là. Et puis je n’ai jamais participé au vol de la somme dont ils parlent là. Je ne connais rien du dossier pour lequel je suis là. »
Questionné sur les images dans lesquelles il apparaît, il explique : « la boutique c’était à Matoto. Je suis entré dans la boutique et je suis ressorti. Ce n’est pas moi qui ai fait l’action là-bas. C’est M’bori. Je n’étais pas là quand il faisait l’action. »
Enfin, sur son rôle, il clarifie : « moi quand je rentre dans une boutique, je fais un dépôt et après je ressors. Une autre personne vient et prend le téléphone et on transfert l’argent. Je ne sais pas les détails. »
Désigné comme le co-auteur, Morlaye Condé relate ce qui s’est déroulé à la suite de son arrestation à son domicile : « ils m’ont montré quelques images en me disant si je connaissais cette personne. J’ai dit oui, qu’on marchait ensemble. Ils m’ont demandé si je connais le travail qu’il fait ? J’ai dit non. »
Il nie en bloc les faits qui lui sont reprochés : « ce n’est pas mon travail ça. Je ne connais rien de cela. »
Daouda Diallo, gérant Orange Money au quartier Tombo a été victime de ce type d’arnaques. Il est revenu sur sa mesenvature : « ils sont venus une première fois pour faire un transfert; ils sont encore revenus pour un autre transfert. Mais tout cela, ils cherchaient à retenir mon code secret. Ils sont revenus vers 21h, mais je ne savais pas qu’ils avaient un téléphone identique au mien. Ils m’ont dit de leur remettre le téléphone pour mettre le numéro pour le retrait. C’est à ce moment qu’ils ont échangé le téléphone. Ils ont pris tout l’argent. Le tout s’élevait à 7 millions 250 mille francs guinéens ».
Il souhaite « qu’ils payent mon argent. Que la police continue ainsi. Puisque s’ils se font arrêter, ils vont sans doute changer de métier ».
Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com