Censure

Voici les circonstances de la mort de Fakemo (Témoignage poignant de sa mère)

Des jeunes ont manifesté ce lundi leur colère devant le ministère de la Sécurité et de la Protection civile à Coleah. Ils demandent aux autorités, notamment, le ministre Bachir Diallo, des comptes.

Dans cette affaire, la famille et les amis de la victime accusent Gassim Soumah, directeur adjoint de la sûreté, d’être à la base du décès de Fakemo Mara communément appelé ASK. Ce décès, selon eux, fait suite à son arrestation et à sa torture.

Mamadi Diané, chez lequel résidait la victime explique : « Il y a une jeune fille qui est la nièce de Gassim. Elle était avec ses amies pour une histoire de tontine. Ces dernières lui ont demandé qui lui donne l’argent ? Elle a dit Mara. C’est histoire que ses parents ont apprise et ils ont porté plainte contre Mara chez le chef de quartier. Le chef de quartier a pris l’affaire en charge et nous en a informés (…) Donc le mercredi le chef de quartier est venu nous voir. Pendant qu’on parlait, cinq amies de la fille en question sont passées. Le chef de quartier leur a demandé si elles connaissaient le Mara que la fille accuse ? Elles ont dit non. D’explications en explications, Mara a exigé d’aller voir la fille pour laquelle on l’accuse. Ils ont demandé à la fille si elle connaissait Mara, elle a dit oui et Mara a dit ne pas la connaître. Ils ont demandé à la fille sur quel numéro Mara l’appelait, la fille a donné le numéro. Ils ont appelé, le téléphone a sonné et ce n’était pas les numéros de Mara », a-t-il relaté.

Avant d’ajouter : « pendant qu’on parlait, ils avaient appelé Gassim, qui est arrivé en pyjama avec des agents encagoulés. Il est entré en criant, il est où le malhonnête, le criminel là ? Il a poussé l’un de nos grands et a ordonné : embarquez-le. Mara, a voulu dire, ne m’amenez pas pour quelque chose que je ne connais pas, Gassim lui a donné un coup au visage (…) C’est ainsi qu’ils l’ont embarqué en disant qu’ils l’envoient à Mafanco. Mon grand frère Sidiki est allé avec la moto au commissariat de Mafanco ainsi qu’à L’OPROGEM. Mais Mara n’était pas là-bas. Donc le matin on sortait aller le chercher. Ils ont appelé le chef de quartier, qui est venu nous informés qu’ils ont envoyé Mara à L’OPROGEM et que ses deux pieds se sont cassés, ses deux mains et que sa tête aussi s’est percée. Nous ne savions vraiment pas ce qui s’est passé. S’il a sauté de lui-même ou si ont l’a fait sauter. »

Selon notre interlocuteur, ils ont retrouvé la victime dans un piteux état. « Quand on est allé à Ignace Deen, on a trouvé la directrice de L’OPROGEM et son adjoint. On s’est identifié comme la famille de Mara. On l’a trouvé à l’urgence. Quand on lui a demandé, il nous a dit que quand ils l’ont pris hier nuit, ils l’ont torturé, menacé, qu’il faut qu’il reconnaisse ce dont ont l’accuse. Quand je sortais, il y a un agent qui est venu avec le téléphone auprès de la directrice de l’OPROGEM, que c’était Gassim. Ensuite, cette dernière nous a tendus le téléphone, on a dit qu’on ne parle pas. C’est la directrice de L’OPROGEM qui a acheté les produits. Nous, nous avons payé pour la radiographie. Ensuite, ils sont allés lui mettre des plâtres. »

Abattue par la perte de son fils, Mariame Camara, relate les derniers moments de ce dernier : « ses jambes étaient complètement détruites. Ses deux bras étaient désarticulés. Je lui ai posé la question de savoir comment il a fait pour tomber de l’étage. Il a dit qu’il n’est pas tombé de l’étage et que c’est comme s’ils l’avaient largué d’une voiture. Il n’arrivait même pas à se coucher sur le dos. Qu’il ne sait vraiment pas ce qui lui est arrivé. Une partie de son corps avait noirci. Il saignait de partout. Même le drap sur lequel il était couché était plein de sang. Jusqu’à sa mort il saignait. Il a dit qu’il a été battu. Je ne sais pas comment mon enfant est mort. Je ne sais vraiment pas ce qu’il a fait. »

Avant d’informer : « il avait dit que s’il s’en sortait, qu’il allait porter plainte. »

Tout comme les jeunes qui ont manifesté ce lundi, cette maman demande justice : « les autorités n’ont qu’à nous aider ».

A rappeler qu’une source proche des services de sécurité indique que la victime est accusée de viol sur mineure. Et qu’il aurait tenté de se sauver des locaux disciplinaires de l’OPROGEM (Office de Protection du Genre, de l’Enfance et des Mœurs) d’où il serait tombé du mur.

Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com

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