Le 5 septembre, comme une horloge bien réglée, des médias guinéens se sont synchronisés pour célébrer avec ferveur le troisième anniversaire du coup d’État du CNRD. Naturellement l’objectif est de faire en sorte que la pensée unique prenne le pas sur toute autre forme de réflexion.
Cette année, une star de l’événement nommée Boubacar Yacine Diallo, ancien journaliste et président de la Haute Autorité de la Communication s’est distinguée. Avec la sagesse d’un oracle, il a déclaré : ‘‘La presse parle du train qui ne vient pas à l’heure. Mais la bonne presse parle aussi du train qui vient à l’heure.’’
Un concept révolutionnaire qui a suscité un petit débat chez des journalistes professionnels. Plusieurs ont lancé des piques à l’ancien journaliste, arguant que c’est plutôt la ‘‘mauvaise presse’’ qui s’intéresse à ces trains ponctuels. Peut-être que l’ancien journaliste du service public a trop voyagé à l’étranger et qu’il a oublié que dans notre belle Guinée, le train arrive quand il veut… ou pas du tout !
On sait que le jadis grand journaliste d’investigation a appris son métier derrière les rideaux de fer en Roumanie. Certainement à la belle époque où les trains étaient toujours à l’heure, mais où la liberté de la presse était, elle, quelque peu en retard. Qui sait ?
Pour tout dire, la synergie des médias guinéens nous rappelle que parfois, il vaut mieux parler du train qui arrive à l’heure… même si, en réalité, il n’y a pas de train du tout.
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com