Dans un contexte marqué par la fermeture des médias privés, la disparition miraculeuse d’opposants à la transition et l’exil politique pour d’autres, le gouvernement guinéen interdit la délivrance des agréments aux Organisations Non Gouvernementales et Mouvements Associatifs. Cette mesure prise lundi le 2 septembre 2024 qui s’étend sur une période de quatre mois, chez les militants des Droits de l’Homme, commence déjà à faire jaser.
Mamadou Kally DIALLO, activiste des droits de l’homme ne cache pas son désarroi. ‘‘Depuis plusieurs années, le renouvellement ou la délivrance des agréments pose énormément des difficultés. On n’avait pas dit officiellement que c’était suspendu, mais il y avait une forme de restriction’’, révèle-il.
Durant cette période de suspension, le renouvellement des agréments est subordonné à l’évaluation préalable des actions réalisées sur le terrain. Kally DIALLO y voit une autre source d’inquiétudes.
‘‘En vertu de l’article 20 de la déclaration universelle des droits de l’Homme, les citoyens ont la liberté d’association et de réunion pacifique. Encore une fois, il faut craindre malgré que le pluralisme politique et syndical ait été une norme consacrée, aujourd’hui, il y a une tendance à tout refaire… Je pense qu’en matière de Démocratie et d’Etat de Droit, surtout à l’époque où nous vivons, cela constituerait des dérives et des préoccupations majeurs vis-à-vis de l’évolution sociopolitique de notre nation’’, prévient-il.
Ibrahima Sory DIALLO