Il y a quelques semaines, le ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire, chargé de la récupération des domaines spoliés de l’État, Mory Condé annonce qu’une nouvelle ville sera construite en Guinée. Cette nouvelle ville sera bâtie dans les localités de Lambanyi, Kobaya et Tayaki sur une superficie de 650 hectares.
Cette annonce, inquiète les activistes de la société civile avec le réchauffement climatique qui guette le pays. Lambanyi, Kobaya et Tayaki étaient des zones humides, Hadja Aïcha Barry, présidente de la Ccoalition guinéenne des femmes pour les mines et le développement durable estime qu’elles doivent être protégées pour éviter des inondations à l’avenir.
“Avec le réchauffement climatique qui s’accélère et qui va continuer aussi à s’accélérer, quand il y a des aménagements, il faut tenir compte de plusieurs aspects, surtout de la durabilité. Donc la question qui se pose à ce niveau, c’est qu’on se demande d’abord quelles sont les garanties qu’ils ont que dans deux ou trois ans, minimum ; il n’y aura pas d’inondation et pourquoi ces zones humides, alors qu’à l’intérieur du pays, dans les périphéries de Conakry, on peut trouver des hectares et des hectares où on peut aménager facilement, sans trop de frais et sans trop de dégâts pour l’avenir. Donc ce sont des interrogations vraiment qui doivent être mûries et que, avant d’installer et mettre des fonds à ces niveaux, de voir comment les aménagements vont être garantis pour que dans deux ou trois ans, il n’y ait pas d’inondations ou autres catastrophes”, explique Hadja Aïcha Barry.
Pour elle, construire une ville dans ces zones, il y a des risques. Elle suggère à l’Etat de laisser ces zones et aller dans les périphéries de Conakry où il y a des hectares et des hectares.
“Je ne sais pas quelles sont les considérations. Il y a des zones vraiment humides, je crois qu’ils sont en train d’aménager, à ce que j’ai compris, alors qu’ils ont des domaines. Moi, j’ai vu beaucoup de domaines du côté de Forécariah dont on a toujours dit que c’est pour l’État et que ça va être des villes nouvelles. Donc autant aménager ces zones et peut-être créer les conditions de voies de communication fiables, comme on le fait ailleurs, Dakar, Diamniadio, d’ici Forécariah, ça fait maximum 100 kilomètres et peut-être moins, pour que vraiment les villes s’étendent et qu’elles se développent dans la durabilité”, lance-t-elle.
Bhoye Barry pour guinee7.com