Le Général Mamadi Doumbouya, promu chef de l’État par un coup d’État flamboyant, a décidé de réinviter sur la scène politique ses anciens ministres. Alors que les citoyens espéraient un souffle nouveau, un vent de changement, voilà qu’ils se retrouvent face à un recyclage des mêmes visages qui n’ont, pour la plupart, pas su poser un acte significatif durant leur mandat.
Mais ne vous y trompez pas. Ce grand retour n’est pas qu’une simple manœuvre de divertissement. Non, derrière ce ballet de nominations, se cache une ambition bien plus grande : la présidentielle. Le Général, malgré ses engagements à ne pas briguer un mandat électif, semble s’organiser pour préparer le terrain à une candidature. Et pour ce genre d’entreprises, le plus souvent on se méfie de faire des sauts dans l’inconnu: on va avec ceux que l’on connait. Qui a dit que le coup d’État ne mène pas à une carrière politique florissante chez nous ?
Les Guinéens ruminant leur misère, pataugeant dans la boue générée par les routes cabossées quant à eux, doivent se contenter de cette farce politique où les applaudissements et la loyauté remplacent la compétence et l’intégrité.
Alors, mesdames et messieurs, attachez vos ceintures et préparez-vous à un spectacle de recyclage politique sans précédent. Car dans le grand livre de la politique guinéenne, il semble que le chapitre du retour des zélés – les adorateurs du Général, prêts à chanter ses louanges au moindre battement de cils-, ne fait que commencer.
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com