Forces françaises en Guinée. Des députés français exigent l’ouverture d’une enquête

Des élus français souhaitent enquêter sur la nature des relations entre la Guinée et la France. Et pour ce faire, ils ont déposé à l’Assemblée nationale française, une proposition de résolution tendant à la création d’une commission d’enquête sur les relations diplomatiques et sécuritaires entre la France et la junte militaire guinéenne.

Ces députés expliquent que depuis le coup d’Etat du 5 septembre 2021 les droits de l’homme se sont fortement dégradés en Guinée. La preuve en est que la répression de la junte sur ces opposants a fait au moins 47 morts entre 2021 et 2024. C’est dans ce contexte qu’on note les disparitions depuis le 09 juillet des activistes du FNDC, Billo Bah et Foniké Mengué.

Malgré tout selon ces députés, “depuis mars 2022, la France a pourtant repris une coopération sécuritaire avec le pouvoir guinéen, dont la nature exacte reste floue et opaque”.

“Il semblerait que Paris cherche à soutenir la junte, notamment par le détachement de fonctionnaires français, tel que l’est Éric Legrand auprès du ministère de la justice guinéen. Une enquête menée par Thomas Dietrich pour le journal Marianne et publiée en août 2024 souligne également la présence de coopérants militaires français au sein des forces de l’ordre et de l’armée guinéenne. En particulier, le lieutenant-colonel Christophe Lasgleyzes, gendarme français et conseiller du général Balla Samoura, l’homme suspecté d’avoir orchestré l’enlèvement de messieurs Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah”, lit-on dans la proposition déposée au parlement.

Cette enquête citée par les députés français confirme que “des forces françaises sont présentes dans l’est du pays, dans le camp militaire de Soronkoni, afin de former les forces spéciales du président Doumbouya, notamment le GFIR, censé empêcher toute intrusion terroriste, mais qui s’est en réalité surtout fait connaître pour avoir réprimé des manifestations civiles et pacifiques”.

C’est pourquoi “Cette commission d’enquête doit permettre d’éclairer la représentation nationale sur la nature et la profondeur des relations entre l’État français et la junte militaire guinéenne. Elle aura également pour mission de vérifier la conformité de cette coopération avec les principes du droit international et la défense des droits humains”.

Bhoye Barry pour guinee7.com

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