Censure

Crief. Damaro avant le délibéré : «Je suis en train de subir la justice des vainqueurs»

L’affaire impliquant, Amadou Damaro Camara, ancien président de l’assemblée nationale et ses anciens collègues a été mise en délibéré pour le 2 décembre 2024, par la chambre de jugement de la crief dans la soirée de ce vendredi 18 octobre 2024.

Après les plaidoiries des avocats de la défense, les répliques du ministère public et de la partie civile se sont poursuivies jusque tard dans la soirée.

En dernier ressort, les prévenus ont pris la parole pour leur propre défense. Un exercice qui s’est poursuivi jusqu’à 22h.

Est-ce qu’on est là pour le troisième mandat ?

Dans sa prise de parole, Amadou Damaro Camara a déclaré : «mon sentiment pour être sincère, on veut absolument obtenir une condamnation d’Amadou Damaro Camara. C’est ça ma démarche. Vous avez vu dans la plaidoirie et pendant les débats, on me dit que je défie la justice, que je modifie la constitution, on me dit que j’ai financé le troisième mandat. On me fait un procès politique de la part du représentant de l’Etat. Ce n’est pas normal. Vous m’avez dit tout de suite de laisser les illustrations. Est-ce qu’on est là pour le troisième mandat ? Est-ce qu’on est là pour le changement de constitution ? Est-ce qu’on est là parce que Damaro dans le passé a défié la justice ? Je n’ai jamais défié la justice. J’ai eu des problèmes avec un ministre qui n’était pas dans les normes. Je me suis opposé à sa façon de faire quand j’étais au pouvoir. Parce que sa façon de faire n’était pas la meilleure. Et on l’a prouvé après le changement (…) Je suis en train de subir la justice des vainqueurs.»

«J’ai confiance en vous. Si je ne suis pas acquitté, au passage de Sirate, je serais acquitté. Parce que le juge suprême sera là», a-t-il ajouté.

Zenab Camara, une de ses co-accusés a eu droit à la parole aussi. « Si je suis là aujourd’hui, c’est pour répondre et assumer les responsabilités que j’ai eu à avoir. Je tenais à venir dans ce procès pour laver mon honneur, pour donner un exemple. Lorsque la République vous appelle, lorsque la justice vous appelle, vous répondez. Je ne suis pas une personne qui défie la loi et la République. Je suis une personne qui sert la République et qui va continuer malgré tout. Je suis là aujourd’hui malgré tout, alors que d’autres ont voulu que je quitte le pays, mais j’ai dit que ça ne me ressemble pas», a-t-elle affirmé.

Jin Sun Cheng, un entrepreneur, fait aussi partie de l’affaire, il a dit : «je suis venu en Guinée depuis 1986. C’est ma 38ème année en Guinée. C’est la première fois que je suis à la barre (…) J’étais très étonné aujourd’hui que l’Etat m’accuse de détournement. Quand l’Etat a besoin de moi, je n’ai jamais refusé. C’est ce que je faisais avant et c’est que je vais faire aussi après. Je suis un peu découragé. Mais j’ai confiance en la justice guinéenne. Je pense que vous allez me rendre justice et me rendre mon honneur.»

A rappeler qu’ils sont poursuivis pour des faits de «détournement de deniers publics, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux, corruption dans le secteur public et privé, prise illégale d’intérêts et complicité» portant sur la somme de 15 milliards de francs guinéens.

Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com

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