La Guinée s’est fait humilier à Dakar au Sénégal pour avoir sélectionné des joueurs inéligibles ou en termes clairs, des joueurs dont l’âge dépasse les 17 années maximales exigées par la CAF pour disputer le tournoi de l’UFOA-A. Une grosse désillusion pour les joueurs qui caressaient le rêve de disputer la prochaine CAN de sa catégorie.
La Guinée, habituée des faits
Ce n’est pas une première que la Guinée est rattrapée par le scandale de fraude sur l’âge des joueurs. En 2019, lors d’une édition de Coupe d’Afrique des Nations de la catégorie U17, organisée en Tanzanie où nos pachydermes s’étaient inclinés en finale face au Cameroun à l’issue d’une séance épique de tirs aux buts, les éléphanteaux de retour à Conakry ont été sommés par la CAF de rendre les médailles d’argent glanées à Dar-Es-Salam suite à une plainte de la Fédération Sénégalaise de Football (FSF) pour fraude sur l’âge de certains joueurs. La facture était amère : la Guinée est suspendue pour deux éditions consécutives.
Une leçon que les autorités actuelles de la Fédération Guinéenne de Football n’ont apparemment pas tirée. Est-ce le résultat d’un profond malaise entre les membres de la nouvelle équipe de la FEGUIFOOT ? Une source proche de l’instance de Football accuse le président de la FGF, Bouba Sampil, élue récemment d’avoir géré cette affaire seul avec le staff technique des U17. Il faut rappeler que depuis son élection, les écarts de conduite de l’actuel no1 de la FGF ne « cessent de s’accentuer », indique notre interlocuteur.
Révélations troublantes sur le test IRM effectué à Dakar en début octobre
Avant le test ‘’IRM’’ épinglant plusieurs cadets guinéens, la FEGUIFOOT a assuré preuve à l’appui, avoir en amont réalisé ce test qui a d’ailleurs servi de référence dans le choix des compétiteurs. Le montant total versé pour cette opération, s’élève à trois millions deux cent mille CFA, la facture et les résultats ont été distillés à la presse. Mais ce que l’opinion publique ignore, selon une source proche du dossier, c’est que des « parents des joueurs ou leurs clubs ont été forcés de payer de l’argent pour faire le test en lieu et place de l’Etat ou de la FEGUIFOOT ».
Il aurait été demandé de payer une somme de deux millions cinq cent mille FG pour chaque joueur par son parent ou son club. Pire, c’est seulement un million cinq cent mille qui a aurait été versé par le staff technique à la FGF.
Le grand écart entre ce qui a été payé par des joueurs et la somme déclarée pour l’IRM à Dakar doit donc être justifié. Nous avons contacté ‘’coach Rima’’, un des membres du staff technique pour avoir sa version des faits. Il n’a répondu ni à nos appels ni à nos messages.
Pour rappel, en l’espace de quelques jours, les fans des équipes nationales guinéennes sont passés par tous les sentiments. La double victoire face à l’Ethiopie en campagne africaine les 12 et 15 octobre dernier avec un Serhou Guirassy étincelant qui affole les compteurs (5 buts en deux matchs), a plus que jamais relancé la Guinée dans la course pour la CAN Maroc 2025 après des débuts chaotiques (deux défaites en deux matchs). Une bouffée d’oxygène qui s’est effritée avec cette affaire des U17.
Ibrahima Sory Diallo pour Guinee7.com