Depuis le 13 octobre dernier, Saadou Nimaga, ancien secrétaire général du Ministère des Mines est porté disparu. Plus les jours passent, plus l’inquiétude grandit au sein de la famille Nimaga. Ce mercredi 30 octobre 2024, l’avocat de la famille a décidé de briser le silence et de faire le point sur ce cas.
Selon Me Mohamed Traoré, au lendemain de l’enlèvement de M. Nimaga, « une enquête a été ouverte au niveau de la direction centrale de la police judiciaire à la demande du procureur général. Dans la foulée, le chauffeur de M. Nimaga et son épouse ont été entendus. Malheureusement, depuis l’audition de ces deux personnes-là, l’enquête semble ne pas évoluer ».
“A un moment donné, nous avons été sollicités par beaucoup d’organes de presse mais on n’a pas voulu répondre parce que sur recommandation du procureur général, on avait décidé de garder le silence pour ne pas gêner les enquêteurs dans leurs investigations. Mais malheureusement, comme je l’ai dit à l’entame de mon propos, ces investigations-là semblent patiner et à ce jour, les enquêteurs ne disposent apparemment d’aucun indice qui permette d’élucider cette affaire-là. Alors, la famille est devant un dilemme. Soit, elle se conforme aux recommandations tendant à lui demander de ne pas trop communiquer pour ne pas gêner l’enquête et puisque l’enquête n’évolue pas, il y a un risque que l’affaire tombe dans l’oubli et dans l’indifférence générale. Et dans ce genre de situation, ce qu’il faut éviter justement, c’est que l’affaire tombe dans l’oubli. Alors, c’est pourquoi on a décidé de briser le silence dans le seul espoir qu’en communiquant, il y aura sans doute des gens qui pourraient communiquer des informations à la police afin de l’aider dans son enquête. Il y a le risque de l’oubli qu’il faut éviter, il y a le risque de l’indifférence, mais il y a aussi le risque de la banalisation”, a expliqué Me Traoré tout en précisant que la famille n’est pas en sécurité.
Et de conclure : « le phénomène de l’enlèvement commence à se généraliser. Je voulais dire que ce soit vous les journalistes, que ce soit nous les avocats, personne n’est à l’abri. Chacun peut être enlevé à tout moment. Donc, il est important que nous, citoyens, nous fassions preuve non seulement de vigilance, mais de solidarité entre nous. Si vous êtes dans un quartier, vous voyez des mouvements suspects, vous savez, ce n’est pas de la délation, mais vous pouvez contribuer à informer la police ».
Bhoye Barry pour guinee7.com