La Féguifoot entre acrobaties juridiques, pirouettes administratives et tacles en coulisses, la gestion du football guinéen ressemble de plus en plus à un championnat de catch où les coups bas sont la norme et les règles, un vague souvenir.
Dernier épisode en date : La Commission des recours – l’arbitre en quelque sorte – a sifflé la fin de partie des fameuses ‘‘cooptations’’ décidées par le maitre des lieux, Bouba Sampil, grand amateur de combats qu’il prétend ne jamais avoir perdus. Pourtant, ici, il semble que l’arbitre ait tapé du poing sur la table en déclarant les cooptations “nulles et non avenues”. Pas grave, Bouba sort sa botte secrète : faire appel à la commission électorale pour défendre son cas. Dans un acte tout aussi mystérieux qu’inventif, c’est par un communiqué (signé par un sous-fifre au lieu du grand chef lui-même – attention au suspense !) que la commission en question exige poliment que les arbitres de la Commission des recours « reconsidèrent leur position ».
Alors, oublions le code électoral de la fédération, qui ose dire que les décisions de la Commission des recours sont “définitives” et qu’aucune instance gouvernementale ne peut les contester. Eh bien, apparemment, les ‘‘règles du jeu’’, c’est pour les autres. La commission électorale a donc trouvé un argument en béton : non, le courrier aux commissaires n’était qu’un ‘‘constat’’, une espèce de bulletin météo juridique, histoire de dire que tout va bien dans le meilleur des mondes. Pas de panique, rien de décisif, juste une façon de ‘‘confirmer’’ que les cooptés restent bien au chaud dans leurs fauteuils… jusqu’à la prochaine Assemblée générale.
Mais attendez, il y a un truc ! La commission électorale, avec toute la subtilité d’un éléphant dans un magasin de porcelaine, invoque la réunion du 1er mars 2024 pour justifier les nominations au sein du COMEX. Dommage, puisque le PV de cette réunion n’a, en fait, jamais mentionné la ‘‘cooptation de nouveaux membres’’. On dirait presque qu’ils ont inventé un match entier sans en informer les spectateurs !
Et voilà le football guinéen, pris en otage par des décisions qui n’en sont pas, des cooptations bancales, et des commissions qui jouent à la roulette avec le code électoral. Dans ce spectacle rocambolesque, le ballon a l’air d’être le dernier souci.
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com