Censure

Eliminations du Syli. Les gesticulations juridiques de la Fédé

La Fédération guinéenne de football a (enfin) jugé utile de confirmer officiellement des réclamations qu’elle aurait déposée le 19 novembre dernier à l’issue du match Guinée/Tanzanie. Nous rappelons que dans un éditorial que vous pouvez voir ici, nous avions relevé le fait que c’est seul le ministre Bogola a parlé de cette réclamation pendant que la Fédé, elle, semblait tourner la page en annonçant une fin de parcours de nos pachydermes.

Mais qu’à cela ne tienne. La Fédé de Bouba Sampil dans son communiqué, rappelle plusieurs articles qui condamneraient la Tanzanie qui a utilisé un joueur dont le numéro de maillot n’était pas sur la feuille de match. Le hic ? A bien lire les articles, ils concernent beaucoup plus le tournoi final de la CAN que les phases de qualifications.  D’ailleurs après avoir évoqué l’article 71 du règlement, le rédacteur du communiqué a enfilé la robe du juge pour marteler : ‘‘Bien que prévu dans le cadre du chapitre relatif à l’organisation du tournoi final, cet article établit un principe général, applicable par analogie aux phases de qualification, selon lequel les numéros inscrits sur les maillots doivent correspondre à ceux figurant sur les documents officiels, y compris les feuilles de match. En effet, il n’existe aucune raison objective d’uniquement appliquer ce principe – dont la vocation est de garantir la transparence et l’intégrité des compétitions – au tournoi final, et non aux phases de qualifications.’’ Les vrais magistrats de la CAF apprécieront.

Et ce n’est pas tout.  Il est aussi évoqué cet article qui stipule qu’ ‘‘Une équipe qui utilise un joueur non qualifié ou suspendu durant les matches de groupe aura match perdu par pénalité (3–0), même en l’absence de choix réclamations/réserves’’. L’autre argument juridique ramené est : ‘Pour toute erreur administrative, en matière d’enregistrement des joueurs, l’association nationale concernée sera suspendue de participation à l’édition suivante de la CAN, et son équipe sera éliminée de la compétition si cette dernière est toujours en cours.’’ Il est évident que ces articles parlent du tournoi final de la CAN. Sauf pour ceux qui ont appris du Coco lala à l’école !

Pendant qu’on y est, pourquoi le scribouillard de la Fédé n’a pas fait comme le ministre Bogola en évoquant l’article 48 qui, sans ambages, parle des phases de qualifications ? ‘‘Toute équipe participant à la Coupe d’Afrique des Nations lors de la phase de qualification doit obligatoirement remettre aux officiels de match désignés par la CAF durant la réunion technique d’avant match une liste des 25 joueurs susceptibles de prendre part à chaque rencontre. 19 personnes au maximum (7 officiels et 12 remplaçants) seront autorisés à s’asseoir sur le banc de touche. Les noms de ces joueurs et officiels doivent être communiqué au commissaire du match.

Le commissaire et l’arbitre ont l’obligation d’interdire à tout joueur figurant sur la liste qui ne répond pas aux normes de qualification de la compétition de prendre part au match. La CAF se réserve le droit de sanctionner toute défaillance’’. Et point.

En un mot ou en mille, nous avons perdu notre CAN dès les premiers jours des qualifs. Et Serhou Guirassy a bien évoqué les causes. Que Bouba et ses acolytes rentrent tranquillement au pays, ils ne seront pas lapidés. Mais nous doivent des comptes !

Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com

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