C’est parti pour les travaux de rénovation du pont de Sambayah, dans la préfecture de Coyah. Dans un de nos précédents articles paru il y a quelques mois, nous décrivions l’état piteux de cet ouvrage qui inquiétait les riverains.
Face à ce constat, les autorités ont enfin décidé de prendre les choses en main. Seul problème, la durée d’exécution des travaux s’étend sur plusieurs mois. En attendant la fin des travaux, les riverains sont obligés de faire avec. Sans cette infrastructure de franchissement, la porte est ouverte à la marche forcée pour les habitants de nombreuses localités comme : «wonkifon carrefour, Kakoulimaya, karada, Toguiron, Doniyah, Forecariah, Pamelap, Kambia».
Pour toucher la réalité du doigt, nous nous sommes rendus sur les lieux cette semaine. Chacun a ses craintes. Mais tout le monde semble unanime, c’est le début d’un long calvaire.
Yarie Coumbassa, une citoyenne, nous a fait part de sa difficulté : « je quitte chez moi à Doumbouya pour vendre les médicaments traditionnels, comme vous l’observez. Il n’y a pas de voiture pour accéder au marché, ni de moto, donc je transporte mes produits sur ma tête. C’est pénible…»
Les propriétaires d’engins roulants ne sont pas en reste. Ils rencontrent également des difficultés. « Tout le monde converge vers Sambayah. S’il n’y a pas de passage ici, c’est une partie du pays qui est paralysée puisque c’est l’accès le plus facile », a fait constater Facinet Keïta, taximotard.
Selon lui, leur business est en péril avec cette situation : « depuis le début de ces travaux, quand nous prenons un client de kilomètres 54 pour Sambayah à 5.000, ils refusent puisqu’ils n’ont pas l’habitude de payer ça. Pourtant, le trajet est très pénible et nous consommons beaucoup de carburants.»
Une triste réalité qui sème la discorde entre conducteurs et citoyens. Parfois, ils se disputent chaudement. De quoi préoccuper les syndicats. « Quand tu transportes une personne de Coyah ville pour le marché, arrivé à Sambayah ici, les passagers et les conducteurs se chamaillent. Puisque si le trajet n’est pas terminé, ils refusent de payer 5 000. De l’autre côté, les transporteurs aussi sont réticents.
Donc l’usager est obligé encore de payer un autre tronçon pour rejoindre sa destination », a-t-il fait savoir.
Pour régler le problème, le syndicat compte sur la bonne compréhension des syndiqués. En leur demandant : « de se calmer jusqu’à la fin des travaux. Quelles que soient les frustrations, qu’ils pardonnent et acceptent de s’entendre avec les usagers, puisque c’est une situation qui ne dépend d’aucun d’eux.»
Des sanctions sont prévues contre les contrevenants. «Nous avons alerté les chauffeurs, s’il y a une plainte contre quiconque, le mis en cause restituera l’argent du passager et sera sanctionné pour 3 jours sans service en plus d’une amende de 300.000 fg », a-t-il indiqué.
La route provisoirement construite pour soulager les usagers ne répond pas aux attentes, a révélé Yamoussa Bangoura, syndicaliste. « La route secondaire, qui est bitumée pour la circonstance, est très restreinte. Il y a des routes qu’on doit refaire pour la circonstance pour servir de route secondaire. Cette route de secours est dans une zone très dangereuse. Si on n’y installe pas les forces de sécurité, on craint pour notre sécurité parce qu’à partir de 22h les bandits coupent la route», a-t-il regretté.
Ce fin connaisseur des voiries n’a pas manqué de faire des suggestions aux autorités : « Que les autorités reviennent sur la voie secondaire ; celle vers Doumbouyah en partant à Tounkandé, c’est une route convenable. »
En attendant la fin des travaux entamés, le calvaire est total pour les citoyens, obligés de faire une marche forcée. Ils prient l’état d’accélérer les travaux.
Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com