Censure

Evacuation sanitaire de Kassory : l’hôpital Donka, le dernier recours

Yacouba Conté, président de la chambre de jugement de la cour de répression des infractions économiques et financières, a ordonné ce lundi au CHU de Donka de mener des diligences afin de faire la lumière sur l’état de santé de l’ancien Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana. Il a à cet effet ordonné au directeur général ou à l’administrateur de désigner un médecin pour : « examiner, dresser un rapport, dire si son état de santé nécessite un transfert vers un autre centre hospitalier et indiquer le centre hospitalier approprié pour sa prise en charge ». Pour l’exécution de cette demande, il a accordé 5 jours à l’administrateur ou au directeur général dudit hôpital.

Cette décision a été prise après que le président de la cour ait mis à la disposition des différentes parties, le procès-verbal issu de la visite d’une délégation qui s’est rendue à la clinique Pasteur pour des fins « d’interrogation et constat de l’état physique du prévenu. »

Après avoir pris connaissance du document qui indique que son client est « sous morphine », Me Dinah Sampil a souligné que les facultés mentales de son client ne lui permettent pas de relater les faits. Il a donc sollicité qu’il soit « soigné avant d’être jugé ».

À défaut, il a demandé à la cour d’ordonner une « contre-expertise médicale ».

Présent lors de la visite à la clinique Pasteur, Amiata Kaba, substitut du procureur spécial, a relaté ce qui s’est passé lors de la visite. « Monsieur Ibrahima Kassory Fofana, c’est par des gestes qu’il a répondu à la cour. Mais, lorsqu’on lui a posé la question de savoir ce qu’il veut ? Il a levé la tête et a dit qu’il veut se faire soigner. Nous qui étions au fond de la salle, on a entendu », a-t-il narré. Avant de poursuivre : « ce dossier a trop duré. Un procès doit prendre fin… » Par conséquent, il demande à la cour de rejeter cette demande de transfert du prévenu et de renvoyer l’affaire pour les plaidoiries et réquisitions.

Par la voix de Me Amadou Baben Camara, la partie civile, s’en est remise à la sagesse de la cour. Ce dernier a signifié à la cour de prendre en compte les intérêts de l’État. Et que s’il ordonnait le transfert du prévenu, il faudrait que la défense puisse présenter une garantie.

Le président de la chambre de jugement a renvoyé l’affaire au 4 décembre 2024.

 

Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com

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