Ah, l’Afrique ! Ce continent résumé souvent par des clichés dignes d’un guide de voyage pour martiens : safaris, coups d’État, et réunions politiques plus animées qu’un concours de karaoké. Et pourtant, ce mois de novembre deux petits miracles démocratiques nous rappellent que tout n’est pas perdu. Oui, mesdames et messieurs, le Botswana et Maurice, ces « canards propres » du poulailler africain, viennent de démontrer que l’alternance politique civilisée n’est pas un mythe. Mais pourquoi diable ces exemples restent-ils aussi isolés ? Creusons un peu, sans tomber dans un puits de désespoir.
Le Botswana : Des Diamants et de la Dignité
Là-bas dans ce pays enclavé de l’Afrique Australe, on ne gouverne pas comme on joue au monopoly avec des amis douteux. Les élections se font avec classe et, tenez-vous bien, sans le moindre bastonnage public. Récemment, l’opposition a pris le pouvoir non pas parce que l’ancien régime a vidé les caisses ou falsifié les urnes (un sport national ailleurs), mais parce que les citoyens ont voté, tout simplement. Oui, vous avez bien entendu : ils ont voté. Une révolution en soi.
Et que dire de leur gestion des richesses naturelles ? Le Botswana, assis sur une montagne de diamants, aurait pu sombrer dans la gabegie à la « bling-bling ». Mais non, ici, on mise sur l’éducation et la santé, pas sur des cortèges de 4×4 pour les cousins éloignés du président. Chaque bachelier reçoit une bourse d’études, un concept qui ferait passer certains dirigeants pour des génies… s’ils daignaient l’appliquer.
Maurice : Une Île, Une Leçon
Passons à Maurice, ce petit caillou au milieu de l’océan Indien qui ferait rougir bien des grandes nations. Ici, l’alternance politique ressemble plus à une passation de relais dans une course d’athlétisme qu’à un bras de fer dans un ring clandestin. Le dernier examen a vu un leader promettre de transformer le pays en paradis fiscal sans les scandales. Un oxymore ? Pas à Maurice.
Quand on parle de gouvernance, leurs dirigeants montrent une maîtrise qui ferait pâlir un chef étoilé. Prenez leur gestion d’Air Mauritius, une compagnie aérienne qui a su naviguer dans des cieux turbulents pendant que d’autres transporteurs africains s’écrasaient dans des nuages de dettes. Oui, à Maurice, on nomme des gestionnaires compétents, pas des cousins éloignés avec des CV dignes d’un épisode de L’amour est dans le pré .
Et les Autres ? Entre Tragédie et Comédie
Comparons ces joyaux à leurs voisins. Ailleurs, l’alternance politique ressemble souvent à une pièce de théâtre : intrigues, sur coups bas et, bien, la scène traditionnelle de la chaise qu’on refuse de quitter. Les scandales financiers ? Une routine. Les coups d’État ? Une sorte de sport national et un moyen facile d’avoir la main mise sur les maigres ressources de l’Etat.
Pendant ce temps, au Botswana et à Maurice, les dirigeants semblent avoir lu le manuel de la bonne gouvernance : respecter le peuple, investir dans l’éducation, et éviter les slogans creux du style « Ensemble, pour un avenir radieux »
Pourquoi Pas Partout ?
La réponse à cet énigme est un cocktail amer de manque d’éducation, d’opportunisme, et de dynasties politiques qui font passer Dallas pour ..un conte paisible pour enfants..
Mais tout n’est pas perdu. Peut-être qu’un jour, le « modèle Maurice-Botswana » deviendra une franchise exportable. Imaginez : des leaders africains qui écoutent leur peuple plutôt que leur portefeuille. Oui, on peut rêver. Et en attendant, on continue d’assister à ce grand spectacle, quelque part entre Les Guignols de l’Info et une tragédie shakespearienne.
Une Leçon d’Humilité
Le Botswana et Maurice nous rappellent que, même sur un continent où l’instabilité semble endémique, la démocratie peut être plus qu’un mot dans un discours ennuyeux de l’ONU. Ils montrent que, parfois, gouverner, c’est servir. Oui, servir. Pas régner pour se servir.
Alors, chers dirigeants du reste du continent, prenez des notes. Parce que si vous continuez sur la voie de l’autoritarisme et de la corruption, il se pourrait bien qu’un jour, même vos électeurs lassés se tournent vers un autre modèle, ou, pire, qu’ils ne se tournent plus vers rien du tout. L’indifférence citoyenne, ce poison silencieux, finira par tuer ce qu’il reste de démocratie, vous laissant seuls à régner sur des trônes vides, dans des palais d’illusions où même les échos de vos promesses creuses ne trouveront plus de résonnance.
Et comme disais un sage mauricien : « Gouverner, c’est comme tenir un cerf-volant. Tirez trop fort, et il vous échappe. » Voilà une vérité que beaucoup feraient bien d’apprendre avant que le vent du changement ait une autre direction.
A la semaine prochaine