Au royaume des illusions démocratiques, nos chers politiques mériteraient une standing ovation… s’ils n’étaient pas aussi prévisibles dans leur numéro. Tel un chapiteau itinérant, la politique locale déploie ses acrobates, ses contorsionnistes et ses magiciens prêts à tout pour se frayer un chemin entre deux camps adverses. Hier encore, bras dessus bras dessous avec le grand manitou au pouvoir, ils jurent aujourd’hui fidélité à l’opposant qu’ils qualifiaient de « danger pour la nation » la veille.
Ces virtuoses du retournement de veste manient l’art de la contradiction avec une dextérité qui ferait pâlir un funambule sans filet. Ils sautent d’un camp à l’autre avec la souplesse d’un chat (mais l’élégance en moins), en clamant haut et fort qu’ils œuvrent « pour le peuple ». Rassurez-vous, leurs ventres bien rebondis témoignent surtout qu’ils travaillent pour… leur table, garnie à vos frais. Leurs discours flamboyants sur la démocratie ? Une mise en scène digne des Oscars, où la morale a été laissée au vestiaire, coincée entre une promesse non tenue et un projet de loi jamais voté.
Et que dire de leur aptitude à s’adapter ? Ces caméléons politiques, véritables nomades du pouvoir, semblent capables de chanter les louanges d’un régime autoritaire le matin et d’applaudir la révolution le soir. Comme des jongleurs en piste, ils ne lâchent jamais la balle… surtout si elle est remplie de billets. En quête permanente d’un nouveau buffet à piller, ils s’invitent à toutes les tables, passant allègrement du caviar à la soupe populaire, pourvu que leur poche soit toujours pleine, ce qui leur donnerait la possibilité d’entretenir leurs maîtresses du moment.
Ces artistes de la rhétorique, armés de discours enflammés et d’une passion pour la démocratie qui ferait rougir un feu de camp, n’hésitent pas à pourfendre leurs anciens alliés avec la verve d’un gladiateur. « Pour le peuple ! » crient-ils, tout en se frottant les mains à l’idée des avantages qu’ils pourraient tirer de leur nouvelle position. Morale et éthique ? Connaissent pas ! Ils sont comme des râteliers, toujours prêts à se nourrir des restes des festins politiques, sans jamais se soucier de la table à laquelle ils sont censés être invités.
Leur capacité à se fondre dans tous les régimes ? C’est un véritable talent ! On les voit passer d’un camp à l’autre avec la grâce d’un danseur étoile, sans jamais perdre leur sourire carnassier. Ils sont les sans domicile fixe de la politique, toujours en quête d’un nouveau râtelier à exploiter.
Alors, chers concitoyens, la prochaine fois que vous entendrez un politicien promettre monts et merveilles, rappelez-vous qu’il pourrait bien être le même qui, la veille, jurait fidélité à un autre camp. En attendant, le cirque continue, et nous, spectateurs impuissants, sommes condamnés à applaudir ces jongleurs de la politique, en espérant qu’un jour, ils se souviennent qu’ils sont censés travailler pour nous, et non pour leur propre profit. Mais bon, ne rêvons pas trop, le spectacle doit continuer !