Me Paul Yomba, avocat des enseignants contractuels communaux, s’est rendu auprès de ses clients arrêtés en marge d’un sit-in, organisé ce lundi 16 décembre. Au sortir du commissariat central de Kaloum, l’avocat a appelé à l’apaisement.
« On ne va pas parler de détention. Soyons sages, soyons tempérants. Je vais de ce pas là pour rencontrer le procureur de la République, gardien des libertés individuelles et collectives, avec qui d’ailleurs j’ai parlé. Il a dû donner de sages instructions parce que même pour les entendre, il faudra des jours, des jours et des mois, parce qu’il faudra entendre au moins 4000 enseignants. Donc il y a des questions de sauvegarde de la paix, de l’ordre public » a-t-il confié.
Avant d’ajouter : « On n’en veut pas à la police, elle a été saisie. Je crois qu’ils y sont. Et je crois que d’un moment à un autre et techniquement, sous l’égide du procureur de la République qui est un grand magistrat, le dossier lui sera communiqué et il nous donnera les instructions définitives (…) Mais je crois que l’intention de la police ou du procureur de la République n’est pas de vous retenir parce que vous n’avez commis aucun acte apparemment répréhensible. »
Pour désamorcer la crise, Me Paul Yomba a laissé entendre qu’il aurait tenté de rencontrer le chef de l’État qui « se trouve enclavé dans son palais et qui manque de trop d’informations.»
Ce qui, selon lui, pose sa « petite difficulté à le rencontrer ».
Un journaliste dépossédé de son téléphone par la police
Sayon Camara, journaliste du site africaguinée.com, a été dépossédé de son téléphone portable alors qu’il couvrait le sit-in des enseignants contractuels.
À notre micro, il a narré sa mésaventure : « je suis venu en première position prendre les images d’entrée au commissariat et celles du face à face pour me permettre de légender mes interviews. Il y a un Colonel, je crois que c’est le commissaire central, qui m’a demandé de lui donner mon téléphone. Je lui ai dit que je suis journaliste. J’ai entre-temps arrêté de filmer. Il y a l’agent qui était à côté qui est venu saisir mon téléphone. Je lui ai demandé de me rendre mon téléphone. Il a dit que si je veux, je peux porter plainte contre lui pour que je puisse avoir mon matériel », explique-t-il.
Le journaliste a déploré le comportement des agents des forces de maintien d’ordre : « ils pouvaient me dire tranquillement : ouvre ton téléphone et supprime les images, je pouvais comprendre cela. Mais dire que non, je ne te rends pas ton matériel, je crois que c’est une provocation de trop », soutient-il.
Aux dernières nouvelles, le confrère n’est toujours pas rentré en possession de son appareil.
Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com