L’ancien ministre de la défense a été condamné mercredi dernier à 5 ans d’emprisonnement assortis au paiement de 5 milliards de francs guinéens. Sur l’action civile, au paiement de 500 milliards à l’État. Ses biens et ses comptes ont été confisqués. Les biens au nom de son épouse ont cependant été épargnés.
Chez les conseils de Dr Diané, ce jugement sonne comme une indignation. « On s’attendait que ce serait une décision politique. C’est loin d’une justice équitable. La crief fait toujours preuve des services sombres d’une transition. Comment peut-on condamner Dr Diané au vu aussi de son intendant, le compte de la Banque centrale est au nom de l’intendant général, ce qui est pitoyable. Les magistrats de la crief ne comprennent pas encore ce qu’est un budget », soutient Me Sidiki Bérété.
Avant d’ajouter résolument : « aujourd’hui, c’est une honte pour la justice guinéenne. Parce que Docteur Diané a fait une déclaration de ses biens. Mais prenons par exemple l’hôtel de Kankan, c’est pour un Togolais et on a fourni le contrat, quelqu’un qui va bâiller, qui va construire, on confisque l’hôtel au profit de Docteur Diané au mépris d’un contrat de bail à construction. C’est tout sauf la justice. Mais on va relever appel.»
Dans l’autre camp, c’est le triomphe qui est savouré. « Aujourd’hui, 18 décembre 2024, la Crief vient de rendre un arrêt de principes. Par le jugement qui vient d’être prononcé, on vient de sonner le glas de l’impunité des infractions économiques et financières. Docteur Mohamed Diané, ex-ministre de la défense nationale, ex-directeur de cabinet à la présidence, chargé des affaires présidentielles, vient d’être reconnu coupable des infractions de détournements de deniers. Donc, nous nous sommes partiellement satisfaits », a laissé entendre Me Pépé Antoine Lamah.
Cet avocat se dit déterminer à aller jusqu’au bout. « Les biens immatriculés au nom de son épouse soient exclus. N’est-ce pas des biens à confisquer au profit de l’État ? Nous, nous considérons que l’épouse du docteur Mohamed Diané n’a pas les moyens financiers de s’acheter un tel immeuble. Je souligne que c’est là où réside le docteur Mohamed Diane. Elle n’a pas les moyens et aucune justification n’a été rapportée pour dire que cet immeuble a été acquis licitement. Donc, nous allons nous concerter avec l’agent judiciaire de l’État et, au besoin, nous n’hésiterons pas à attaquer cette décision sur ce point. Pour le reste, nous sommes satisfaits » annonce Me Lamah.
Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com