Il y a un an, le dépôt national des hydrocarbures de Kaloum explosait. Cet évènement tragique qui a plongé la capitale Conakry dans une crise de carburant sans précédent, semble aujourd’hui ranger aux oubliettes.
Si aucune commémoration nationale n’a été faite, les sinistrés gardent encore les souvenirs douloureux de ces instants. Alors pour commémorer l’anniversaire du drame, une lecture du Saint Coran sous le signe « La paix et le vivre ensemble » a été organisée à la mosquée de Coronthie ce mercredi.
« C’est une cérémonie de recueillement que le comité des sinistrés a initiée pour commémorer l’anniversaire du drame qui reste le plus grave de notre histoire, qui a fait des dizaines d’âmes perdues et qui a détruit notre quartier et nos biens. C’est ce même drame qui nous réunit ce soir pour prier pour la mémoire des disparus. En même temps, prier pour préserver le quartier et ses habitants », a déclaré Mamadou Cifo Ketouré au micro des journalistes.
Douze mois après l’explosion, les conclusions de l’enquête n’ont pas été dévoilées, au grand désarroi du collectif des sinistrés. « Nous avons passé un an de tristesse, un an de déception. Nous, nous considérons que nous sommes les oubliés de la République. Parce que, quand le gouvernement est le premier même à crier au scandale en disant qu’il s’agit d’un présumé incendie criminel, une thèse que nous soutenons aussi. Nous ne comprenons pas pourquoi, jusqu’à ce jour, on ne peut pas nous parler d’enquête. Or, c’est la toute première mesure prise après les premières heures de l’explosion de ce dépôt. Alors, nous attendons jusqu’à ce jour cette enquête pour situer les responsabilités », a-t-il révélé.
Autre désillusion, les promesses tenues n’ont pas été respectées, regrette Cifokè. « Nous ne parlons pas de relogement ni de recasement parce qu’il s’agit de nos biens. Nous n’habitons pas un domaine de l’État. Il s’agit des domaines dont nous sommes les propriétaires exclusifs. Tout ce qui a été mobilisé par la communauté national, internationale a été reçu par le gouvernement. La presse était témoin de cela. Mais qu’est-ce que nous avons remarqué ? On nous a donné, bien entendu, des vivres et quelques sous. Mais tous ceux qui pouvaient entrer dans la construction de la maison, notamment les milliers de tonnes de ciment, les milliers de feuilles de tonnes, nous n’avons rien reçu. C’est comme si on nous privait de nos abris, c’est comme s’il y avait une volonté nette de spoliation de nos biens. Parce qu’en lieu et place d’enquête, on nous parle chaque fois de relogement. Est-ce que nous avons besoin de relogement ? Donc nous n’avons pas besoin de relogement, nous voulons que l’enquête aboutisse », a affirmé notre interlocuteur.
Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com