Beaucoup de commentaires ont suivi la condamnation par la CRIEF et la publication dans la presse des biens attribués à Dr Mohamed Diané, ancien ministre de la Défense et figure influente du régime d’Alpha Condé. Cette fois, c’est à travers une publication sur Facebook que le fils de Diané a dénoncé ce qu’il qualifie de ‘‘parodie de justice’’ et d’acharnement sans précédent contre son père.
Un procès entaché d’irrégularités
Selon Ahmed Sékou Diané, depuis l’ouverture de ce dossier par les autorités du CNRD, des incohérences flagrantes ont été relevées, notamment dans la liste des biens censés appartenir à Dr Mohamed Diané. Selon lui, certaines parcelles et propriétés figurent plusieurs fois dans les documents judiciaires, notamment à Mosira et Karfamoria, tandis qu’une maison à Bordo serait mentionnée six fois. Ces erreurs, loin d’être anodines, posent des questions sur la crédibilité des accusations portées.
Pire encore, aucun titre foncier ni preuve tangible n’a été présenté pour appuyer ces affirmations, laissant entrevoir une volonté manifeste de ternir l’image de cet ancien haut fonctionnaire.
Un climat de transition sous tension
Le régime de transition, dirigé par le CNRD, semble, selon le fils Diané, multiplier les actions contre les figures politiques perçues comme des menaces potentielles. Dr Mohamed Diané, ancien ministre et député sous le régime Lansana Conté, est ainsi devenu la cible d’une offensive politico-judiciaire qui suscite des inquiétudes quant à l’impartialité de la justice guinéenne.
À l’approche de 2025, année où de nouvelles échéances politiques sont attendues, cette stratégie apparaît comme un moyen d’éliminer toute opposition crédible. Pourtant, mentionne Ahmed Sékou, malgré trois ans d’enquêtes, aucune preuve n’a été apportée pour étayer les accusations, laissant le procès s’enliser dans un vide juridique embarrassant.
Un goût de déjà-vu
Selon le fils Diané, cette campagne de déstabilisation n’est pas une première pour Dr Diané. Dès 2021, après le coup d’État contre Alpha Condé, le CNRD avait relayé une liste de biens prétendument colossaux appartenant à l’ancien ministre. Parmi ces biens figuraient :
60 millions de dollars en espèces ;
75,8 kg d’or 22 carats ;
47 villas et 53 immeubles ;
Un patrimoine estimé à 1,2 milliard de dollars.
Ces chiffres, spectaculaires mais invérifiables, n’ont jamais été soutenus par des preuves solides devant un tribunal. Les informations diffusées à l’époque continuent de circuler sur Internet, alimentant le doute sur la fiabilité des accusations et sur l’objectif réel de cette campagne.
Une justice en quête de transparence
La gestion de cette affaire met également en lumière un autre problème : l’opacité des autorités dans le traitement des biens saisis lors de l’’’Opération Mains Propres’’. Pourquoi ces biens n’ont-ils jamais été présentés publiquement, ni remis à la CRIEF (Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières) pour un examen transparent ?
Pour de nombreux observateurs, cette affaire illustre une justice instrumentalisée et un manque de volonté réelle d’établir la vérité. Plus largement, elle interroge sur l’avenir de la transition et sur la capacité des autorités actuelles à garantir une justice équitable pour tous les Guinéens.
Un symbole d’une crise de confiance
À travers ce procès, c’est toute la question de la justice et de l’État de droit en Guinée qui est mise en cause, selon certains observateurs. Dr Mohamed Diané, figure politique controversée pour certains mais respectée pour d’autres, devient le symbole d’un système judiciaire sous surveillance. Autant dire que l’appel à la transparence et à une justice équitable ne cesse de s’amplifier dans un pays où la confiance envers les institutions vacille chaque jour davantage.
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