S’il ne ferme pas -ou ouvrir- les travaux d’un séminaire, ou ne reçoit pas une star de football -le plus souvent en fin de carrière- ; Bah Oury, le Premier ministre de la Transition en Guinée, organise des réunions avec les anciens Premiers ministres pour, selon la communication de la Primature, ‘‘s’inspirer du passé pour construire le futur’’. Passer ses journées à se tourner les pouces n’est pas chose aisée !
Cependant, l’initiative de la rencontre des anciens PM présents en Guinée -deux fois en un an-, soulève des interrogations : comment espérer des idées constructives d’un passé politique jugé si défaillant qu’il a conduit à un coup d’État ? Paradoxe !
Il faut rappeler que ces rencontres rassemblent entre autres, Saïd Fofana, Mamadi Youla, Lounseny Fall, des figures politiques issues du régime d’Alpha Condé, renversé pour mauvaise gouvernance, dit-on.
Par ailleurs, si l’intention affichée est aussi de promouvoir l’inclusion, sa pertinence semble compromise par l’absence notable de Kassory Fofana, ancien Premier ministre emprisonné pour des accusations de détournement de fonds publics. Cette exclusion, au-delà de son aspect symbolique, pose une autre question : pourquoi ne pas élargir l’inclusivité à tous, même aux figures controversées, pour une véritable réconciliation nationale ?
Il faut dire que ces consultations apparaissent plus symboliques que productives. Bah Oury semble privilégier un exercice de communication à des actions concrètes pour répondre aux défis socio-économiques pressants du pays. Jusqu’à présent, aucun résultat significatif n’a émergé de ses réunions, qui paraissent déconnectées des préoccupations urgentes de la population guinéenne.
En un mot ou en quatre, les discussions avec les anciens PM, bien que séduisantes dans leur rhétorique, risquent d’être perçues comme des tentatives nostalgiques plutôt que comme des initiatives porteuses de solutions. Pendant que les dignitaires (anciens et nouveaux) échangent dans des salles climatisées, le peuple attend des mesures tangibles pour construire un avenir réellement différent.
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com